La visibilité web connaît une véritable crise d’adolescence. Ainsi pour ne pas rompre le lien entre contenus et présence en ligne, les créateurs de contenus doivent aujourd’hui savoir murmurer à l’oreille des IA qu’ils sont dignes de confiance. L’objectif est de prouver leur fiabilité et de faire autorité pour mériter d’être cités. Mais comment faire entendre sa voix dans un écosystème complexe et saturé de contenus ?
Mériter d’être visible sur les IA génératives se résume en deux mots :
Au côté de Yohan Ammouri – expert en Social Media, fondateur de l’agence Melya – et de Sandrine Laborde – expert en création de contenus web, fondatrice de Jim Cricket – Audavia examine les stratégies de visibilité digitale du web 3.0 pour émerger et atteindre ses cibles.
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Le web a été conçu par des humains pour des humains, afin de rendre accessible au plus grand nombre, quasi instantanément, une innombrable quantité d’informations. Aujourd’hui, l’arrivée de l’intelligence artificielle ébranle nos repères avec la crainte qu’elle ne s’empare de nos prérogatives humaines et nous relègue au second plan.
Pourtant, le web reste ce qu’il a toujours été, un espace de recherche, de connexion, qui relie les hommes et où, aujourd’hui plus que jamais, « les gens veulent parler aux gens ».
« L’IA nous hurle la douce vérité que l’humain est sa seule raison d’être. En effet, elle est en quête d’informations qu’elle ne pourra jamais produire, c’est-à-dire des contenus expérientiels témoins de notre nature humaine, de nos interactions sociales, de nos émotions et de nos actions. » – Sandrine Laborde
Dans ce nouveau paysage, comment une entreprise peut-elle émerger, maintenir sa pertinence et toucher son audience ?
Aujourd’hui, la visibilité digitale exige une stratégie unifiée sur les moteurs de recherche, les moteurs de réponse (IA) et les réseaux sociaux. Mais par-dessus tout, le facteur décisif pour le succès à long terme est un retour en fanfare à l’essentiel : l’humain dans la création de contenu.
L’IA rebat les cartes de la « livraison d’information » à l’internaute : le passage d’une liste de liens bleus (moteurs de recherche classiques comme Google) à une réponse unique et directe (moteurs de réponses des IA génératives).
Avec l’avènement de la SGE (Search Generative Experience), l’utilisateur ne veut plus chercher, il veut trouver ! Il attend une réponse fiable, qui inspire confiance avant tout passage à l’action. Les Gemini, ChatGPT, Perplexity et autres moteurs de réponses recherchent donc exactement la même chose, leur but étant de satisfaire avant tout l’utilisateur.
Sandrine Laborde rappelle le périmètre de confiance qui doit émerger de la relation entre l’internaute et l’entreprise :
« La confiance passe par la preuve de l’expertise et de l’expérience. C’est encore plus vrai avec l’arrivée de l’intelligence artificielle. Les internautes recherchent avant tout des témoignages, des cas concrets exposés par les entreprises et dans un contexte donné. Ils veulent identifier l’humain derrière un service ou un produit pour pouvoir se projeter. Le bénéfice direct est une connexion immédiate, émotionnelle et potentiellement engageante. Pour l’entreprise, c’est un gain d’autorité et de fiabilité.»
Apparaître dans les moteurs de recherche ne suffit plus. S’y restreindre prive les entreprises d’un grand nombre de cibles potentielles sur les IA. Par exemple, Search GPT représente environ 37,5 millions de recherches mensuelles , selon les chiffres publiés par le site de référence français Abondance. Ce trafic potentiel est donc bon à prendre, aux côtés de celui sur les moteurs de recherche classiques. En effet, Google et ses liens bleus ont toujours le vent en poupe avec plus de 5 000 milliards de recherches en 2024.
Le parcours linéaire est mort. Le client moderne est omnicanal et imprévisible. Il lance une recherche sur Google, les IA et les réseaux sociaux. Ainsi, 91 % des utilisateurs consultent désormais plusieurs sources avant de prendre une décision, selon une étude récente menée par Yext.
« C’est un triple système symbiotique. Ces trois canaux vivent ensemble et se nourrissent les uns des autres. Ce nouveau parcours révèle que les utilisateurs veulent une vision complète sur une requête donnée. Des suggestions, des résumés, des approfondissements, des retours d’expérience, des comparaisons, des témoignages. Ils veulent être rassurés, obtenir des preuves et voir qu’il y a de la cohérence à tous les niveaux. Les entreprises doivent donc être présentes sur tous les points de contact avec authenticité et transparence.» – Sandrine Laborde
Plus que jamais, les entreprises doivent développer le don d’ubiquité avec des contenus adaptés aux grands modèles de langage des LLMs (IA génératives), aux moteurs de recherche classiques et au réseaux sociaux avec des contenus natifs spécifiques pour chaque plateforme.
Apparaître sur les moteurs de recherche ne suffit plus quand on sait qu’en France, selon Yext, la confiance accordée à l’IA (51% des utilisateurs) dépasse aujourd’hui celle pour les moteurs de recherche (45%).
Aujourd’hui, le contenu doit être structuré et optimisé pour la découverte par l’IA. On parle alors de GEO pour Generative Engine Optimization. Cette technique regroupe l’ensemble des techniques visant à optimiser un contenu non seulement pour les algorithmes de recherche traditionnels, mais aussi et surtout pour qu’il soit sélectionné, compris et mis en avant par les intelligences artificielles génératives.
L’intelligence artificielle est en quête perpétuelle de la seule chose qu’elle ne peut produire : le vécu. L’humain est donc son terreau fertile voire sa seule raison d’être.
Dans un océan de contenus « synthétiques », l’humanité devient le luxe ultime.
« L’IA puise ses données auprès des sites web référencés sur les moteurs de recherche classiques. Ce sont ses sources pour rédiger une réponse à une requête. Or l’IA ne source que des contenus qui font autorité et qu’elle estime donc fiables. Pour les entreprises, difficile de concurrencer lefigaro.fr ou Wikipédia. Dans ce contexte, produire des contenus expérientiels reste l’arme la plus efficace pour faire autorité. Il faudra cependant prendre des sujets très nichés pour se démarquer de la concurrence et séduire les moteurs de réponse avec un contenu qui n’existe nulle part ailleurs. »
Pour que l’IA vous repère, nourrissez-la de ce qui lui manque.
« Pour faire autorité sur les moteurs de réponse, rien de tel que le personal branding. Mettre en avant les figures emblématiques de l’entreprise, ses experts à travers des situations concrètes est un vrai sésame. Prenons les forums comme Reddit ou les plateformes participatives comme Quora qui ont le vent en poupe et sont très prisées des IA : il n’y a que du vécu, des points de vue, et bien sûr du partage de connaissance. D’ailleurs, les IA sont en partie entraînées sur les données de ces plateformes… » – Sandrine Laborde
L’humanisation des contenus n’est pas une fin en soi. Dans le paysage du référencement web, ces contenus doivent répondre à des optimisations techniques intrinsèques et s’inscrire dans des stratégies connexes : relations presse digitales, campagnes d’emailing, newsletters, etc.
Aujourd’hui, pour se qualifier et apparaître dans les réponses générées par l’IA, les critères EEAT (Expertise, Expérience, Autorité, Fiabilité) du SEO traditionnel deviennent le sésame indispensable.
« Face au volume indécent de contenus sur le web, faire entendre sa voix demande de créer du contenu ‘caviar’. Cela passe, d’une part, par la mise en avant de l’humain, de l’expérience concrète et unique pour valider ce fameux critère d’’EEAT. D’autre part, maîtriser la rédaction web SEO classique est un prérequis qui doit maintenant s’enrichir des techniques imposées par le GEO pour les IA.» – Sandrine Laborde
La rédaction SEO reste la fondation, mais elle s’affine pour faciliter l’accès aux moteurs de réponse de l’intelligence artificielle. Les principales techniques en rédaction « augmentée » sont :
Yohan Ammouri – fondateur de l’Agence Melya, agence spécialisée en stratégies social media et acquisition rentable pour les entreprises – partage sa vision et sa pratique pour assurer la visibilité des marques sur les réseaux sociaux et placer l’humain au cœur des stratégies.
« Chez Melya, on travaille cette visibilité comme sur un moteur de recherche : on part des intentions de recherche de la cible, puis on crée du contenu qui répond précisément à leurs questions. L’objectif n’est pas de « faire du bruit », mais d’être trouvé au bon moment par les bonnes personnes. Quand une entreprise devient la réponse naturelle aux questions que se posent ses prospects, la visibilité suit toute seule. »
« Les formats qui performent le mieux aujourd’hui sont généralement les contenus utiles, très concrets, avec un rythme clair : les carrousels pédagogiques, des vidéos courtes qui montrent les coulisses ou encore des posts qui clarifient l’offre. »
« On valorise l’humain en ramenant toujours l’entreprise à ce qu’elle est vraiment : des personnes, des valeurs, une manière unique de travailler. On utilise des contenus concrets : UGC (User Generated Gontent), témoignages filmés, retours d’expérience clients, prises de parole spontanées des équipes… pas du storytelling forcé, mais du vrai ! Aujourd’hui, l’authenticité est ce qui casse la méfiance : les gens veulent voir qui est derrière la marque et pourquoi elle fait ce qu’elle fait. Quand une entreprise assume son ton, ses convictions et sa manière de faire, elle crée naturellement de la confiance. »
« L’IA nous aide surtout à gagner du temps sur les tâches répétitives : analyse de données, veille, idées de formats, optimisation des heures de publication. Mais la vraie valeur, c’est qu’elle nous permet de nous concentrer sur ce qui fait la différence : la stratégie, la créativité et la compréhension humaine des clients. On l’utilise comme un accélérateur, pas comme un substitut. Dans une agence comme la nôtre, l’IA est un outil… la vision reste 100 % humaine. »
« La publicité doit servir la communauté, mais elle doit aussi servir l’entreprise : on reste orienté performance et ventes. On crée des messages sensibles, créatifs, personnalisés… mais toujours avec un objectif clair : générer des actions mesurables et rentables.
L’hyperpersonnalisation permet justement d’éviter la pub « agressive » et de proposer une offre pertinente au bon moment. Quand la publicité est utile, ciblée et pensée pour convertir, elle apporte de la valeur aux utilisateurs et du chiffre à la marque. »
La visibilité digitale repose désormais sur le tryptique « technique SEO irréprochable, optimisation pour les réponses de l’IA (GEO), présence sociale engageante ». Mais la clé de voûte de ce tableau reste l’humain.
Investir dans des contenus expérientiels est le meilleur ROI possible. C’est une manière efficace de murmurer à l’oreille des IA pour qu’elles se fassent l’écho d’une voix. Les marques qui domineront la visibilité digitale de demain seront celles capables d’utiliser l’IA pour amplifier leur capital humain, tout en structurant techniquement leurs données pour être comprises de tous les algorithmes.
« Dans l’écosystème digital de demain, la visibilité ne sera pas une question de volume, mais une question de valeur et de vérité humaine. » Sandrine Laborde
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