D’ici 2030, le gouvernement français entend faire de l’IA en entreprise un outil accessible, concret et utile pour tous. Avec le plan « Osez l’IA », l’Etat souhaite accélérer l’entrée de cette technologie, en particulier dans les PME et les entreprises intermédiaires.
Aux côtés de Lenny Daho – ingénieur en solutions IA et automatisation no-code – Nicolas Roty –Data & Innovation Manager – et Fanny Chalard – Product Owner data – cet article vous guide pour prospérer avec l’IA en termes d’accompagnement, de formation professionnelle, de management, de mise à niveau des compétences techniques et personnelles au sein de l’entreprise.
Dans 5 ans, l’intelligence artificielle aura transformé massivement nos modes de travail, nos compétences et l’organisation des entreprises. Comment, dès aujourd’hui, organiser ce changement et se préparer efficacement ?
La France a pour objectif de devenir un leader mondial de l’IA en entreprise d’ici 2030. Elle investit 2,5 milliards d’euros dans le cadre du plan France 2030 et comptait déjà plus de 600 startups spécialisées en 2023. Cette dynamique témoigne de l’importance que le pays accorde à cette technologie qu’est l’intelligence artificielle.
Pour les individus et les organisations, ce projet impose deux grands pôles de réflexion et d’adaptation.
L’IA s’accompagne d’une demande croissante en profils ayant des compétences techniques, managériales et émotionnelles. Organiser son projet IA et l’intégrer dans les pratiques professionnelles dépend :
Data scientist | Ingénieur IA | Prompt engineer | Expert de l’éthique de l’IA | Consultant IA | Responsable transformation digitale | Spécialiste en cybersécurité IA |
interprète des données pour entraîner les modèles d’IA. | construit des algorithmes développe des solutions sur mesure. | conçoit des instructions claires et efficaces pour les IA génératives. | garantit une utilisation responsable de l’IA. | définit la stratégie IA d’une entreprise. sert d’interface de gestion entre équipes techniques, équipes métier et direction | gère les technologies digitales dans l’ensemble de l’entreprise | conçoit des systèmes de défense cybernétique utilisant l’IA détecte, analyse et contre les menaces de manière proactive. |
Pour les talents en entreprise, l’agilité est la compétence essentielle pour prendre le grand virage professionnel de l’IA. La formation continue des salariés permet de donner aux experts métiers la possibilité d’intégrer l’IA dans leur pratique quotidienne. En effet, l’expertise métier et l’analyse critique sont indispensables dans la collaboration humain-IA en entreprise.
L’intégration de solutions IA repose sur 7 grandes étapes, pour améliorer les processus et gagner en productivité.
Audavia a recueilli les témoignages de trois experts dans trois domaines d’expertises complémentaires : développement de solutions IA, management d’équipe et enfin product owner data.
Leny Daho, ingénieur solutions IA, vous éclaire sur les attendus et les bonnes pratiques pour une solution efficiente.
Réponse : 3 étapes pour une solution IA utile et performante
« La première étape concerne le recueil du besoin client et l’analyse. Ensuite, de la création au livrable, des ateliers permettent de définir les process à mettre en place, de faire le diagnostic technique, de cadrer l’accès aux bases de données clients et documents. La dernière étape est la phase de développement de la solution. Je trie les données clients, les structure, crée les agents IA et met en place l’interface utilisateur. »
Réponse : la phase de test tout au long de la chaîne de développement
« Lors du développement de l’IA sur-mesure, je crée un serveur client pour tester régulièrement et valider pas à pas jusqu’au produit fini. »
« Par exemple, une entreprise en mécanique et électricité avait besoin de créer une base de données IA avec l’ensemble de tous leurs documents techniques qui n’étaient ni triés ni structurés. L’objectif était de pouvoir accéder aux données juste avec un prompt. Pour ce cas précis, nous avons créé la base données et un module IA qui permet d’obtenir des résultats rapide via un prompt. »
Réponse : gain de temps et autogestion
« Le gain de temps est la grande valeur ajoutée grâce à un accès complet et rapide à l’ensemble des données. L’autogestion est un autre bénéfice. Toute nouvelle documentation intégrée à la base de données est automatiquement structurée et classée par l’IA au bon endroit. »
Réponse : une gouvernance de données propre
« Tout projet d’IA impose une gouvernance de données sérieuse. Il faut bien réfléchir à leur organisation et leur protection, notamment définir qui a accès au sein de l’entreprise. A ce propos, la signature d’une charte de confidentialité avec le client est essentielle. »
Réponse : devops et serveur interne
« La sécurisation des données et des accès est gérée par le devOps lors du développement opérationnel. De plus, pour qu’un client garde la souveraineté de ses données, il est essentiel d’implémenter l’IA sur son propre serveur. »
Nicolas Roty, data & innovation manager, nous raconte la manière dont il gère l’arrivée de l’IA dans ses équipes avec une démarche pragmatique et flexible.
Réponse : montrer l’exemple
« En tant que data scientist de formation, j’ai pris l’habitude de montrer à mes équipes des cas d’usage concrets de l’IA, soit pour ouvrir le champ des possibles, soit pour améliorer leur quotidien. J’ai aussi la chance de travailler dans une entreprise qui a très vite compris les bénéfices de l’IA, et qui a donc mis en place une politique globale de formation et de sensibilisation. Cela facilite beaucoup l’adhésion et crée un climat positif autour de l’innovation. »
Réponse : une approche par expérimentation et autodétermination
« Notre équipe est composée d’experts en data automobile, avec des niveaux très différents dans la maîtrise des outils bureautiques ou de gestion de données et donc d’intelligence artificielle. Mon approche est pragmatique : je les encourage à tester certains outils d’IA en ligne, tout en leur rappelant les précautions nécessaires, notamment sur les informations qu’ils partagent avec le moteur choisi. Ensuite, je les laisse expérimenter pour voir si ces solutions leur permettent de gagner en efficacité ou de répondre plus vite à une demande. »
Réponse : dans le pilotage et les prises de notes
« Oui, notamment dans le pilotage et la prise de notes. J’utilise aussi les LLM comme sparring partner : par exemple, je leur demande des conseils sur des postures managériales à adopter, ou je leur soumets l’objet d’une réunion pour qu’ils me challengent et m’aident à anticiper les questions à venir. Cela me permet d’être mieux préparé et plus efficace. »
Réponse : monter pour motiver
« Pour moi, le levier le plus efficace reste la démonstration par l’exemple : ça a tout de suite donné confiance à mon équipe et les a motivés à tester. »
Réponse : bénéfices et limites de l’IA, divers outils et cas d’usage
« Tout dépend bien sûr de l’activité des équipes que le manager encadre. A titre personnel, je pense qu’une formation utile pour un manager serait d’abord d’apprendre à identifier les bénéfices et les limites des IA. Ensuite, une formation comparative sur les différents outils, car chacun a ses forces et ses faiblesses selon les usages. L’objectif n’est pas que le manager devienne expert technique, mais qu’il puisse orienter ses équipes et piloter les projets en connaissance de cause. »
Réponse : une bonne initiative
« Je trouve que c’est une initiative intéressante pour structurer et accélérer l’adoption de l’IA, surtout pour les entreprises qui n’ont pas encore les ressources internes. »
Fanny Chalard, Product Owner Data, témoigne de sa prise en main de l’IA dans sa pratique métier entre fascination, appréhension et mise en place d’un cadre de travail.
Réponse : des échanges de pratique entre collègues
« Ma première réaction a été une certaine fascination. Je n’avais aucune connaissance préalable dans le domaine, ce qui rendait le sujet un peu intimidant au départ. L’échange avec mes collègues plus expérimentés m’a beaucoup aidé à en comprendre progressivement les usages possibles. »
Réponse : définir les besoins, les objectifs et suivre les résultats concrets
« Plus j’en apprends, plus je réalise à quel point le champ des possibles est vaste. Cela peut être impressionnant, voire susciter un peu d’appréhension, mais je considère que c’est plutôt une source d’opportunités. Pour dépasser cette appréhension, j’ai pris le temps de bien définir les besoins, poser des objectifs clairs et suivre régulièrement l’avancement du projet. Ça aide à transformer quelque chose qui peut sembler flou ou compliqué en projets concrets, qui avancent bien et donnent des résultats motivants. »
Réponse : où s’arrêter sans se perdre grâce à un cadre de travail clair.
« Le principal blocage a été de savoir où s’arrêter. Avec l’IA, on peut tester sans fin pour chercher à améliorer les résultats, et il est facile de se perdre dans les essais. La solution a été de poser un cadre clair dès le
départ : définir un temps maximum pour les tests et un niveau de satisfaction des résultats qui nous semble suffisant pour valider la solution. Cela nous a permis d’avancer sans rester bloqués dans une quête de perfection infinie. »
Réponse : gain de temps, projets et résultats optimisés
« L’IA contribue non seulement à apporter des solutions à nos clients mais aussi permet un gain de temps conséquent. Par exemple, les scores de prédiction d’achat que l’on propose, entrainés et éprouvés grâce à des modèles algorithmiques, ont donnés lieu à des résultats probants chez nos clients.
Au quotidien, l’IA m’aide aussi sur des tâches plus simples mais chronophages : elle corrige du code, propose des améliorations et facilite la rédaction d’e-mails, ce qui me permet de me concentrer sur des missions à plus forte valeur ajoutée. »
Réponse : agilité, curiosité
« Ce serait d’aborder l’IA avec agilité et curiosité. Il faut rester flexible, s’adapter aux résultats que l’IA propose et accepter que le besoin évolue en cours de route. Un bon cadrage est essentiel : définir des objectifs clairs, poser des limites pour éviter de s’éparpiller et savoir à quel moment considérer qu’une solution est “assez bonne” pour être déployée. Enfin, prioriser et bien préparer le terrain : plus la préparation est solide, données, objectifs, attente, plus le projet a de chances d’aboutir rapidement et efficacement. »
Le défi d’adoption de l’IA en entreprises françaises est lancé, ces dernières n’ont plus qu’à le relever ! L’Etat vous donne les moyens d’y parvenir à travers son plan « Osez l’IA » depuis le 1er juillet 2025. Voici un tableau décrypté des quatre solutions qui vous sont proposées selon quatre grands axes.
Aide 1 | Aide 2 | Aide 3 | Aide 4 | |
Axe | Sensibiliser et favoriser l’adoption de l’IA | Former tous les publics | Identifier les solutions IA pertinentes pour les entreprises | Les aides financières de l’état |
Objectif | Expliquer aux entreprises comment passer à l’action | 15 millions de professionnels formés en 2030 : apprentis, demandeurs d’emploi, salariés et dirigeants. | Permettre d’identifier les besoins IA d’une entreprise | Faciliter et accélérer le passage à l’action |
Ressources | Réseau d’ambassadeurs IA : CCI, France Num, Bpifrance et divers réseaux sur le territoire | Académie de l’IA fin 2025 : plateforme digitale avec tutoriels et formations | Experts Bpifrance mandaté pour le compte de l’état | Participations financières et prêts garantis pas l’état |
Moyens | Rencontres d’affaires mensuelles avec les porteurs de solutions IA Journée annuelle «AI Business Day» | Formations à tous les niveaux Dispositif « Compétences et métiers d’avenirs » | Diagnostics data IA : état des lieux technique et opérationnel, priorisation des solutions. Prise en charge des coûts à hauteur de 40% Mise à disposition d’un catalogue de solutions et cas d’usage sur Académie de l’IA | Financement à hauteur de 40 % du coût du diagnostic des expert Bpifrance Prêts financiers pour les PME porteuses de projet IA à valeur ajoutée nécessitant des investissements conséquents. |
Ce programme de l’Etat apporte également son soutien à la création de nouvelles solutions, notamment à travers un programme d’accélération et des appels à projets.
L’objectif est de mobiliser la recherche publique comme levier de compétitivité. Initié avec une vingtaine de grandes entreprises impactées par l’IA, ce partenariat s’étendra aux PME avec un objectif de 10 nouveaux partenariats par an.
Selon les profils des talents en présences dans l’entreprise, d’autres formations spécifiques en management et développement personnel peuvent être envisagée. Audavia vous accompagne dans l’identification de vos besoins et la mise en place de programme sur-mesure pour votre montée en compétence face à l’intelligence artificielle.
Grâce à l’éclairage de nos experts, se préparer à l’IA demande de définir son ou ses objectifs pour mettre en place une solution IA puis de cadrer le projet à divers niveaux. Tout d’abord technique, avec un expert consultant IA qui va déterminer l’utilité de l’IA pour l’objectif visé. Ensuite la gouvernance des données, la confidentialité et l’installation technique pour assurer la sécurité. Enfin, la posture managériale et celle des équipes orientée sur l’agilité, l’expérimentation et la mise en confiance.
De nombreux outils sont aujourd’hui à disposition soit en accès libre sur le web (Saas) soit par la création d’agents IA personnalisés aux besoins spécifiques de l’entreprise. Pour accompagner les entreprises dans leur choix et leur prise en main de l’IA, le plan du gouvernement « Osez l’IA » propose de nombreuses aides et solutions dès maintenant.
Nos remerciements à Lenny Daho, Nicolas Roty et Fanny Chalard chez AAA-DATA pour leur participation.
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