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cerveau d'une femme en surbrillance en image de synthèse

Le Burn-out, et si on regardait du côté du cerveau ?

On parle toujours des manifestations d’un burn-out mais très peu des phénomènes biologiques. Le burn-out s’incarne avant tout dans le cerveau.

Comprendre en premier lieu les mécanismes cérébraux, plus que les symptômes et les conséquences visibles, permet d’envisager la reconstruction sous l’angle de la neuroplasticité tout en étant accompagné par des professionnels de santé.

Audavia aborde un point de vue scientifique : le burn-out n’est pas une faiblesse psychologique mais une blessure neurologique physique, mesurable et réversible.

L’article explore le vécu de Stéphanie C. (sous anonymat)– manager d’une équipe de 40 personnes – et l’expertise terrain de Cécile Cuby Sophrologue Humaniste Expert et formatrice en gestion du stress et burn-out en entreprise.

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Le burn-out est une blessure neurologique

Le burn-out est la réponse physiologique, prévisible et mesurable d’un cerveau exposé à un environnement de stress chronique et ingérable.

Selon l’Association for Psychological Science, l’épuisement professionnel et le stress psychosocial chronique peuvent perturber les capacités cognitives et les systèmes neuroendocriniens. Ils provoquent alors des changements dans l’anatomie et le fonctionnement du cerveau.

Cette réalité neurobiologique libère de la culpabilité d’une quelconque faiblesse souvent perçue comme psychologique.

Voyage au cœur d’un cerveau en burn-out

Pour comprendre comment se reconstruire d’un burn-out, il faut d’abord saisir l’ampleur de la déconstruction. Le stress professionnel incessant laisse des cicatrices sur le cerveau.

1er dérèglement : la tempête hormonale du stress chronique

Initialement, le stress est un mécanisme de survie utile (lutte ou fuite) qui libère adrénaline et cortisol face à un danger. Au travail, les menaces constantes (pression, emails) activent ce système en permanence, créant un stress chronique. Le corps est alors inondé de cortisol, qui devient nocif, endommage le cerveau, affaiblit le système immunitaire et épuise l’organisme.

Les premiers signaux d’alerte d’épuisement imminent sont la plupart du temps la fatigue émotionnelle et un sommeil en dents de scie.

Sur le terrain, Cécile Cuby, sophrologue et formatrice en entreprise en gestion du stress, accompagne des salariés « qui expriment souvent des situations exigeantes de travail».

« Ils n’arrivent plus à faire face et sont ébranlés émotionnellement. Il en résulte un état de fatigue physique, émotionnel et mental avec des troubles du sommeil et émotionnel. Ils perdent confiance en eux, n’osent pas en parler et se remettent souvent en cause. Ils doutent de leurs compétences, de leur légitimité à leur poste, et ont des cogitations mentales qui perturbent leur sommeil récupérateur. Et voici comment un cercle vicieux est mis en place jusqu’à l’épuisement total. »

2ème dérèglement : la surchauffe du cortex préfrontal

Le cortex préfrontal, chef d’orchestre de la concentration et de la prise de décision, est très sensible aux effets toxiques du cortisol. Le Dr David Gourion explique dans un article médical sur le burn-out que cette zone peut subir une réduction de volume et de connexions neuronales. Cette « fracture » cérébrale visible rend la gestion des problèmes cognitifs quotidiens beaucoup plus lente et énergivore pour la personne atteinte.

3ème dérèglement : alarme incendie dans l’amygdale

L’amygdale, notre système d’alarme cérébral primitif, scanne en permanence l’environnement à la recherche de menaces. En cas de stress chronique, elle devient hyper-réactive et grossit, provoquant anxiété et irritabilité (« à cran »). Simultanément, la connexion avec le cortex préfrontal, censé la calmer, s’affaiblit, laissant l’alarme sans contrôle.

4ème dérèglement : des souvenirs en désordre dans l’hippocampe

L’hippocampe est essentiel à la mémoire, à l’apprentissage et à la régulation de l’humeur. Il est également très vulnérable au cortisol dont les effets toxiques sur ses neurones entraînent son atrophie. Les conséquences directes sont des trous de mémoire, des difficultés d’apprentissage et un « brouillard cérébral ».

« Les troubles de l’anxiété, les tensions musculaires diffuses, l’irritabilité ou l’absence d’émotion apparaissent ensuite avec parfois des manifestations cognitives comme les troubles de la mémoire, de l’attention ou encore de la concentration. C’est souvent à ce moment que les gens consultent leur médecin traitant, qui peut déceler un état dépressif et prescrire des antidépresseurs. » – Cécile Cuby

Reprendre le contrôle de son cerveau

Le cerveau n’est pas une machine figée ; il est une structure vivante, dynamique et malléable. La reconstruction après un burn-out est une réalité biologique axée sur la neuroplasticité.

La neuroplasticité : un super pouvoir

La neuroplasticité est la capacité extraordinaire du cerveau à se remodeler tout au long de la vie en créant, défaisant ou réorganisant les réseaux de neurones.

  • Chaque pensée, émotion et action renforcent certaines connexions neuronales et en affaiblissent d’autres.
  • Des pratiques ciblées peuvent ainsi construire de nouvelles voies cérébrales menant au calme, à la résilience et à la clarté.
  • La sophrologie permet d’agir sur l’aspect neurologique au niveau du nerf vague et donne des outils personnalisés pour reprendre le contrôle.

« La théorie polyvagale du Dr. Stephen Porges, neuropsychiatre américain, a mis en avant l’importance du nerf vague et le rôle de notre système nerveux autonome. Quand ce dernier est « dysrégulé » différents signaux apparaissent comme l’anxiété persistante, le stress chronique, les troubles du sommeil, le manque d’énergie chronique, les douleurs inexpliquées, la difficulté à se concentrer ou encore la sensation d’être constamment en état d’alerte. » – Cécile Cuby

Processus de reconstruction d’un burn-out

Processus de reconstructionObjectifsActions
L’arrêt d’urgence– Stopper la production excessive de cortisol

– Mettre le système nerveux au repos pour enclencher la réparation.
– Se déconnecter de la source de stress

– Accompagnement médical

– Réguler sa physiologie, lâcher-prise : exercices de respiration en sophrologie pour retrouver de la sécurité intérieure
La rééducation– Réparer les structures endommagées

– Stimuler de nouvelles connexions neuronales
– Privilégier le sommeil (réparateur)

– Gérer les crises d’angoisse, se réaligner avec ses valeurs : exercices de visualisation positive en sophrologie

« Chaque individu est différent et la première étape est de comprendre comment il fonctionne, sans jugement, et pourquoi il en est arrivé là. Ensuite, il faut apprendre à se réguler via des exercices de respiration, de sophrologie, de neurobiologie et acquérir une boîte à outils personnalisée pour sa problématique particulière et de reconstruction d’estime de soi, de gestion de l’anxiété afin de devenir autonomes dans sa pratique. » – Cécile Cuby

Selon la sévérité du burn-out, la Haute Autorité de Santé (HAS) recommande, dans son rapport 2017 « repérage et prise en charge du burn-out » , les psychothérapies de type Thérapie Cognitive et Comportementale (TCC) comme un autre outil efficace pour la reprogrammation du cerveau.

Le retour au travail, une responsabilité partagée

Réussir le retour au travail après un burn-out exige une stratégie concertée où la responsabilité est partagée entre le salarié et l’entreprise pour éviter la rechute.

  • Pour le salarié : la reprise progressive est essentielle pour consolider la reconstruction cérébrale, apprendre à reconnaître les signes physiologiques du stress, gérer l’anxiété en temps réel, et communiquer ses limites à son manager.
  • Pour l’entreprise : elle doit modifier l’écosystème de travail et ne pas reproduire les mêmes causes en s’appuyant sur le manager – comme premier rempart pour garantir le retour progressif et détecter les signes de rechute – et sur une stratégie de prévention des RPS optimisée.

« Comprendre les mécanismes du stress et ses facteurs déclenchants, et appréhender l’impact du stress au quotidien, professionnel ou personnel, est vital. Je leur donne des outils selon leurs besoins, en sophrologie, breathwork, neurobiologie et management. L’objectif est qu’ils soient autonomes pour identifier les facteurs de stress et agir tout en apprenant à connaitre et mettre leurs limites, faire leur sas de décompression entre le travail et la maison. » – Cécile Cuby

Burn-out et phénomène de société : retour d’expérience.

Stéphanie C., manager de 40 personnes dans le secteur IT, pointe l’impact du contexte sociétal au-delà du contexte de travail.

« Un matin, en allant travailler, j’ai craqué, j’ai fait demi-tour. Je n’arrivais plus à respirer. C’est mon corps qui a dit stop. Pourtant, quelques jours avant, un collègue alerte mon manager qui me dit d’arrêter, d’aller consulter un médecin. L’écueil, c’est que dans ces moments-là, tu te dis que ça va aller, qu’il faut tenir le coup et te battre. »

Justement, votre corps vous a –t’il envoyé des signaux d’alarmes ?

« Oui, cependant je n’ai pas fait le lien direct, peut-être parce qu’inconsciemment il est impossible de reconnaître qu’on n’y arrive plus. J’avais un mauvais sommeil, des problèmes de santé plus fréquents puis je m’isolais juste parce que j’étais épuisée. Psychologiquement, j’avais le sentiment de n’être jamais à la bonne place, j’étais paumée, plus rien n’avait de sens. »

Comment le diagnostic de burn-out a-t-il été posé ?

« Mon médecin m’a mis sous antidépresseurs, a suspecté une bipolarité. Mais je n’étais pas du tout dépressive ! Je l’ai vécu comme une vraie errance médicale sans accompagnement efficace. Pour moi, le burn-out est un mal méconnu. »

Pourquoi est-il difficile de dire stop ?

« Tout quitter du jour au lendemain c’est un luxe ! Je ne pouvais pas m’empêcher de penser que je risquais de perdre mon travail. Et puis, même si tu en parles autour de toi, l’entourage ne t’encourage pas à tout arrêter. C’est toujours un tabou ! »

Votre entreprise avait-elle une politique de prévention des risques psycho-sociaux ?

« Oui il y avait une vraie stratégie avec la présence d’infirmiers et de psychologues sur le lieu de travail, des formations et des ateliers sur le sujet. A mon avis, tout ça ne sert à rien face à un mal sociétal plus profond où le travail et la qualité de vie ne se sont plus corrélés. »

Quelle est votre vision de la société actuelle et du travail ?

« Ce sont les mentalités qui doivent changer. Nous sommes dans une culture de travail où tu ne t’arrêtes jamais, dans un souci de performance projetée permanente. Le présent n’a plus de sens, ni de valeur. Pour moi, le burn-out est un phénomène qui traduit un phénomène de société : la performance à moindre coût, la peur de perdre son emploi, l’absence d’interaction humaine de qualité. Le rythme de travail doit laisser une respiration. Ce n’est plus le cas dans notre système social. Il n’y a plus de temps pour exister.»

Pour le retour à l’emploi, quel a été votre état d’esprit ?

« Reprendre progressivement en mi-temps thérapeutique. Mais j’avais peur que mon équipe n’ait plus confiance en moi. Sans m’en rendre compte, je suis repartie dans le système infernal de la productivité et de la performance, avec la peur latente d’un futur burn-out. »

Justement, qu’avez-vous appris et mis en place pour éviter un nouveau burn-out ?

« J’ai appris à mieux m’observer et à m’écouter car je n’ai aucune certitude que ça ne recommence pas. J’ai besoin de me reconnecter à une valeur importante pour moi, ma liberté. Je réfléchis sérieusement à de nouvelles pistes professionnelles an accord avec mes priorités. »

Quelques ressources sur le burn-out

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Résumé

Le burn-out est une blessure neurologique handicapante mais réparable grâce à la neuroplasticité. Aux côtés d’un suivi médical indispensable, la reconstruction exige un engagement actif pour déconnecter et utiliser des outils comme la sophrologie ou les TCC pour des effets durables notamment lors du retour au travail.
Cette épreuve peut devenir une opportunité pour une vie plus authentique et alignée dans un contexte social compliqué où seul le bien-être doit rimer avec performance.

Découvrez nos formations sur mesure. Pour tous renseignements complémentaires, contactez-nous au 0805 690 063 (appel gratuit) ou par e-mail (info@audavia.fr). Audavia est certifié QUALIOPI.

homme accablé par le travail devant son ordinateur

L’autonomie décisionnelle et la santé mentale : la synergie PSSM et RPS

Aujourd’hui, tous les projecteurs se braquent sur la santé mentale au travail. En effet, le gouvernement en fait une priorité en 2025 aux côtés de son plan « Osez l’IA » pour promouvoir l’intelligence artificielle dans toutes les entreprises d’ici 5 ans. Ce contexte pose ainsi la question du devenir de notre autonomie décisionnelle au travail face à l’utilisation de l’IA, un des facteurs clés des risques psychosociaux (RPS).

Dans cet article, Audavia aborde l’autonomie décisionnelle sous l’angle de la nécessité d’un filet de sécurité humain notamment grâce aux Premiers Secours en Santé Mentale (PSSM) combinés à une prévention RPS.

Audrey Callède – Formatrice santé au travail, communication et PSSM – explore avec nous les bénéfices de ce filet de sécurité au sein des organisations pour déceler les troubles de santé mentale et prévenir les risques psychosociaux au travail.

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Les point clés

Les PSSM et la prévention des RPS sont deux approches complémentaires en santé mentale essentielles. Elles placent l’humain au premier plan dans un contexte de plus en plus digitalisé et, notamment face à l’IA et à la perte d’autonomie décisionnelle.

  • L’arrivée de l’intelligence artificielle renforce le besoin d’autonomie humaine. En automatisant les tâches répétitives, l’IA pousse à développer des compétences en jugement critique, créativité et capacité à prendre des décisions complexes.
  • L’autonomie décisionnelle est un facteur clé de la prévention des risques psychosociaux (RPS), notamment aux côtés du stress et fait partie des 6 catégories de facteurs de risques identifiées par l’ INRS
  • Les Premiers Secours en Santé Mentale (PSSM) sont une démarche citoyenne et individuelle qui s’inscrit dans les sphères de la vie privée comme professionnelle pour aider les personnes souffrant de troubles psychiques.
  • Les secouristes PSSM sont des atouts précieux en entreprise pour détecter les signes de dégradation de la santé mentale, liés aux RPS ou non, et orienter les individus vers une prise en charge adéquate.

L’autonomie décisionnelle : un pilier central de la santé mentale au travail

L’IA promet de nous libérer des tâches fastidieuses et chronophages. Nous gagnons donc du temps. Par conséquent, ce gain de liberté donne plus de place à l’innovation, à la prise de décision et à la stratégie. De prime abord, ce nouveau schéma parait favorable à la qualité de vie au travail et à une bonne santé mentale.

Mais qu’en est-il vraiment de notre autonomie décisionnelle dans ce nouvel environnement de travail ? Va-t-elle pouvoir se déployer au sein des entreprises ou au contraire s’effondrer face à une IA qui peut conduire à un management algorithmique, à l’hyper contrôle et à une perte de sens.

ADN de l’autonomie décisionnelle

L’autonomie décisionnelle est la possibilité pour un salarié d’avoir une influence sur son travail avec une marge de manœuvre sur :

  • Le rythme et l’ordre des tâches : pouvoir organiser sa journée pour gérer les pics d’activité.
  • Les méthodes de travail : avoir le choix des outils ou des approches pour atteindre un objectif.
  • La résolution de problèmes : pouvoir prendre des initiatives pour débloquer une situation.

Elle renvoie également à l’accomplissement de soi à travers la possibilité d’utiliser sa créativité et de développer ses habiletés.

Le manque d’autonomie décisionnelle, un des 6 facteurs de RPS

L’Institut National de Recherche et de Sécurité (INRS) classe le manque d’autonomie décisionnelle comme l’un des six facteurs majeurs de risques psychosociaux (RPS), aux côtés de :

  1. L’intensité et le temps de travail
  2. Les exigences émotionnelles
  3. Le manque de soutien social
  4. Les conflits de valeurs
  5. L’insécurité de la situation de travail

L’autonomie décisionnelle selon le modèle de Karasek et le « Job strain »

Le modèle de Karasek, créé en 1979 et utilisé pour analyser le stress au travail, évalue l’intensité de la demande psychologique que le salarié subit, la latitude décisionnelle qu’on lui accorde, et le soutien social qu’il reçoit.

Il souligne qu’un manque d’autonomie pourrait être responsable d’un sentiment de stress entrainant lui-même d’autres troubles psychiques ou maladies : une faible autonomie couplée à une forte charge de travail crée une « tension au travail », augmentant le risque de maladies cardiovasculaires et mentales (dépression, détresse psychologique).

C’est la théorie du « Job strain » : une forte pression sans latitude décisionnelle est la recette scientifiquement prouvée du stress chronique.

L’impact psycho-social du manque d’autonomie : les signaux d’alerte

Selon l’étude DARES du Ministère du travail, les individus « tendus » en situation de « Job Strain » reportent des états de santé plus dégradés que les autres.

  • 50 % des individus qui ont une forte intensité déclarent des troubles de santé mentale.
  • Dont 18,6% de dépression ou d’anxiété généralisée, contre environ 11 % sur l’ensemble des salariés qui ont une forte intensité combinée à une bonne autonomie décisionnelle.
  • Les travailleurs qui reportent les meilleures performances en termes de bien-être et santé mentale sont les travailleurs dit “détendus” avec un travail moins intensif et plus d’autonomie.
  • Par ailleurs, il semble que les individus vivent mal une très forte autonomie ou au contraire une très faible autonomie.

Du stress à l’épuisement professionnel

Un déficit chronique d’autonomie décisionnelle enclenche une spirale négative bien connue. D’abord, la frustration, puis la démotivation et enfin l’épuisement voire le burn-out.
Cette spirale est le plus souvent la conséquence d’une charge de travail élevée sur laquelle on n’a aucune prise, aucun contrôle. De fait, ce sentiment d’impuissance organisée consume l’énergie vitale.

En quoi les PSSM en entreprise sont-ils un filet de sécurité ?

Les entreprises ont l’obligation de veiller à la santé et à la sécurité de leurs salariés, ce qui inclut la santé mentale. La formation PSSM s’inscrit dans une politique globale de santé mentale aux côtés des RPS. Les deux approches sont donc complémentaires.

PSSM et troubles de santé mentale

La démarche des Premiers Secours en Santé Mentale (PSSM) est une approche globale et citoyenne : elle envisage l’ensemble des troubles psychiques d’un individu dans n’importe quelle sphère de la vie privée ou professionnelle.

« Nous avons tous une santé mentale. Celle-ci évolue au rythme de la vie, des expériences vécues et des moments marquants (deuil, licenciement, rupture amoureuse…). Selon notre âge et de multiples facteurs, nous sommes plus ou moins exposés à certains types de troubles de santé mentale, également appelés troubles psychiques. »Association PSSM France

Parmi les troubles les plus fréquents, nous avons :

• Le trouble dépressif
• Le trouble anxieux (attaque de panique, souvent appelée « crise d’angoisse »)
• Le trouble psychotique (bipolarité notamment)
• Le trouble lié à l’utilisation de substances (alcool, drogues…).

De manière générale, les secouristes PSSM possèdent « les outils » pour porter secours aux individus souffrants de troubles psychiques et pour garantir leur insertion et leur qualité de vie au travail.

Quels liens entre PSSM et perte d’autonomie décisionnelle ?

L’autonomie décisionnelle fait partie des risques psychosociaux spécifiquement liés au milieu professionnel travail. Au sein de l’entreprise, les stratégies de prévention des risques psychosociaux sont alors considérablement renforcées lorsque des secouristes PSSM sont présents au sein de l’entreprise.

En termes de risques psychosociaux, ces secouristes sont donc des atouts précieux : leurs compétences sont duplicables à tout salarié qui subit une dégradation de santé mentale dont le manque d’autonomie couplé à une trop forte intensité de travail. Ils sont capables de détecter les signes de souffrance psychique et d’intervenir précocement.

Focus sur la formation PSSM (Premiers Secours en Santé Mentale)

Un secouriste PSSM reçoit une formation aux premiers secours en santé mentale, tout comme un Sauveteur Secouriste du Travail (SST) se forme aux gestes de premiers secours physiques.

Formation PSSM : pour qui ?ObjectifsBénéfices
– Managers

– Equipes

– Toute personne souhaitant venir en aide à un individu qui subit une détérioration de santé mentale
Repérer les signes de troubles en santé mentale (dépression, anxiété…)

Aborder la personne avec bienveillance

Ecouter sans jugement

Rassurer et orienter vers les professionnels adéquats (médecin du travail, psychologue, etc.).
Déstigmatiser les troubles psychiques

Libérer la parole

Créer un réseau de « sentinelles » bienveillantes

Prises en charges précoces par les professionnels.

Devenir secouriste PSSM : interview d’Audrey Callède

Le « secourisme en santé mentale » est-il une priorité pour beaucoup d’entreprises ? Le nombre de formations a-t-il significativement augmenté ?

Réponse : oui. Les formations de salariés augmentent depuis 3 ans

« Le secouriste en santé mentale est de plus en plus une priorité pour les entreprises. On le voit par le nombre de demandes de formation en forte évolution depuis 3 ans. Si au départ les demandes provenaient essentiellement de particuliers qui étaient confrontés à des troubles de santé mentale, pour eux ou leur entourage, aujourd’hui nombre d’entreprises forment leurs salariés, souvent des RH et des représentants du personnel. Leur objectif est d’avoir une ou plusieurs ressources internes lorsque des cas surviennent, un peu sur le même modèle que le référent harcèlement et agissements sexistes, sans être encore obligatoire. »

Sur le terrain, qu’est-ce qui, selon vous, a été le véritable déclencheur de cette prise de conscience collective ? Est-ce la crise du Covid par exemple ?

Réponse : la crise Covid en 2019 lève les tabous au sujet de la santé mentale

« Les PSSM sont arrivés en France en 2020. Dans son aspect négatif, la crise du Covid a dégradé la santé mentale des citoyens mais, dans son aspect positif, elle a mis en avant cette notion qui jusque-là était particulièrement tabou. Le développement de cette thématique permet de normaliser la santé mentale comme un continuum sur lequel chacun navigue tout au long de la vie, de l’année ou des mois. »

Quel est l’impact le plus sous-estimé d’une formation PSSM sur la culture d’une équipe au quotidien ?

Réponse : l’importance et le poids des mots utilisés

« Les PSSM apportent un plan d’action clair et structuré pour approcher, soutenir et orienter la personne vers des professionnels. Cependant, on sous-estime souvent l’impact de nos mots et de la communication dans une conversation sur la santé mentale et un trouble psychique. La formation permet d’acquérir des savoirs mais également une posture, un savoir-être : Ce que je dis et ce que je ne dis pas, ce qui ouvre le dialogue ou le referme, ce qui permet à une personne de se sentir soutenue ou au contraire jugée. Prendre conscience de l’importance et du poids des mots. »

Avez-vous un exemple concret où la simple présence de secouristes a libéré la parole et changé la manière dont les collègues osent dire que « ça ne va pas » ?

« Je n’ai pas d’exemple en ce sens car je ne suis pas les secouristes après la formation. En revanche, on constate souvent chez les stagiaires des prises de conscience comme « je n’aurais pas dû dire ça », « je me rends compte avoir été très maladroite », « mes mots n’étaient pas adaptés et culpabilisants », « j’ai minimisé ou rationalisé son mal-être ce qui a rompu la confiance et le dialogue entre nous »

Quel est le risque que le secouriste PSSM se transforme en « psy du bureau » ?

Réponse : le secouriste qui se croit l’alter ego d’un psychologue

« Se vêtir d’une cape de super-héros est clairement le risque, c’est pourquoi on définit précisément, et notamment par de nombreuses mises en pratiques collectives, le rôle et les limites du secouriste en santé mentale. »

Quels sont donc le cadre et les limites de son rôle ?

Réponse : donner des informations fiables sans jamais poser de diagnostic

« Le parallèle avec le secouriste physique est souvent évoqué. Il est un relais pour une personne en souffrance. Il ne peut et ne doit pas faire à la place du professionnel. Il ne pose pas de diagnostic. Il doit se protéger en premier lieu. Il ne se met pas en danger que ce soit sur l’aspect physique ou émotionnel. Son rôle est de donner de l’information fiable. »

Le secouriste PSSM peut-il devenir une « sentinelle » anonyme qui aide l’entreprise à identifier des problèmes d’organisation plus profonds, sans jamais trahir la confidentialité ?

Réponse : non, ce n’est pas son rôle et ne doit pas le devenir

« Le secouriste n’a pas vocation à identifier ou agir sur des problèmes organisationnels de l’entreprise. La formation PSSM est souvent confondue avec la prévention des risques psychosociaux (RPS). La première est une formation citoyenne au même titre que le secouriste physique. Son champ d’action est transverse et ne se limite pas au cadre professionnel, bien au contraire. »

Quelle différence avec la prévention des RPS ?

Réponse : les RPS concernent un environnement de travail quand les PSSM vont au-delà du cadre professionnel.

« Les RPS, quant à eux, abordent le stress au travail, les violences internes et externes, le burn out et les conséquences de problématiques structurelles ou managériales de l’entreprise. Les RPS sont liés à un environnement de travail alors que la formation sur les PSSM aborde la prévalence des troubles psychiques (dépression, anxiété, bipolarité, troubles psychotiques, consommation de substances) dans la population générale. »

Comment les managers réagissent-ils à l’arrivée de secouristes PSSM dans leurs équipes ? Menace ou relais ?

Réponse : les secouristes PSSM sont de vrais appuis pour les managers

« Il s’agit clairement d’un atout supplémentaire pour le manager qui porte déjà une grande responsabilité en matière de bien-être au travail. Les secouristes sont très bien accueillis car le manager peut se sentir isolé et démuni face aux problèmes de santé mentale. C’est un appui supplémentaire. »

Les managers ont-ils intérêt à se former aux PSSM ?

Réponse : oui pour acquérir des axes de compréhension et des outils

« Le manager peut lui-même être formé secouriste en santé mentale. Sachant qu’une personne sur quatre sera touchée par un trouble psychique au cours de sa vie, la formation PSSM lui donne des outils et des axes de compréhension pour accompagner un collaborateur en difficulté. »

Aujourd’hui, de plus en plus de personnes en souffrance utilisent l’IA comme psy personnel*. Face à ce phénomène, quelle sera la place et la valeur ajoutée du secouriste PSSM ?

Réponse : l’apport d’un soutien émotionnel et pratique dans une vraie dimension humaine

« Il est crucial de comprendre que le secouriste n’est pas un psy. Son rôle est d’approcher une personne en souffrance, de savoir communiquer avec elle et de l’orienter vers un professionnel (psy ou autres). D’ailleurs la porte d’entrée du secouriste sera en premier lieu le médecin traitant de la personne. Son objectif est de faire reculer la stigmatisation et d’apporter de la connaissance car beaucoup de personnes en souffrance ne consultent pas simplement par manque d’information.
La valeur ajoutée du secouriste est la dimension humaine, sa capacité à être en relation avec, à créer de la confiance, du dialogue et d’apporter aussi bien du soutien émotionnel que pratique, là où l’IA ne pourra pas aller. »

*En 2025, l’étude menée par la Harvard Business Review révèle que le tout premier usage de ChatGPT par la majorité des utilisateurs concerne le soutien psychologique pour trouver une écoute -Marc Zao-Sanders, How People Are Really Using GenAI in 2025, Harvard Business Review, avril 2025.
*Selon Ipsos, 39 % des Français, soit 27 millions de personnes, ont déjà recours à ces outils pour des questions personnelles.

Comment libérer la parole au travail ?

Réponse : les PSSM sont un levier pour sensibiliser, déstigmatiser, lever les tabous pour oser parler.

« La parole au travail se libère de plus en plus ce qui est encourageant mais il y a un tel tabou en France sur la santé mentale, comparé à d’autres pays, que le chemin est encore long pour oser parler de dépression ou de bipolarité sans craindre d’être jugé. Développer les formations PSSM est un levier phare pour sensibiliser et faire reculer la stigmatisation. »

Ressources : formations complémentaires pour passer à l’action

Pour les dirigeants et les RH : piloter la stratégie et le cadre légal

Pour les managers : devenir le moteur de l’autonomie

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En résumé

L’IA est un catalyseur pour l’autonomie humaine. Elle offre une chance unique de rendre le travail plus humain, plus engageant et plus intelligent. Cependant, l’autonomie sera efficace si l’on prépare les collaborateurs à l’exercer.
Le rapport Future of Jobs Report 2025 du Forum Économique Mondial (WEF) pointe la nécessité de développer les compétences purement humaines que l’IA ne possède pas telles que le jugement critique, la créativité et la prise de décision. Pour y parvenir, l’autonomie décisionnelle doit se construire sur deux piliers indissociables : une culture d’entreprise solidaire avec une prévention renforcée des RPS incluant les PSSM, et un management basé sur la confiance, condition sine qua non pour que cette autonomie génère de la performance et non du chaos.

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groupe de salariés réunis pour la cause santé au travail et passeport prévention

Mode d’emploi du Passeport Prévention 2025, votre capital santé et sécurité au travail

En 2025, la santé mentale est promulguée grande cause nationale par le gouvernement. C’est l’occasion de faire le point sur le passeport prévention santé et sécurité au travail, disponible sur moncompteformation.fr. Ce dernier trimestre de l’année lance son déploiement aux entreprises et salariés.

Le passeport prévention en quelques mots :

  • Ce passeport est « une sorte de CV » des formations professionnelles en santé et sécurité au travail suivies par un salarié tout au long de sa carrière.
  • Il est sous contrôle du salarié et concerne à la fois les secteurs publics et privés.
  • Les organismes de formation et les entreprises ont un espace dédié avec obligation d’y déclarer les formations réglementées, comme par exemple les formations en habilitation électrique.
  • A titre d’exception, certaines formations non obligatoires comme Sauveteur Secouriste du Travail sont à déclarer.
  • Les formations de prévention des risques sont à déclarer seulement si elles sont inscrites dans le DUERP, comme par exemple la prévention des troubles musculo-squelettiques.
  • Le déploiement aux entreprises et salariés démarre début 2026.

Audavia fait le point sur le passeport prévention, déjà accessible aux organismes de formations depuis avril 2025, et dès 2026 aux entreprises et salariés. Réglementation, fonction, dates clés et formations éligibles : un guide pour les salariés et les ressources humaines qui vont bientôt devoir répondre à leurs futures obligations.

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État des lieux de la santé au travail

Passeport prévention : une nouvelle obligation pour tous pour prévenir les risques

Calendrier de déploiement du passeport

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Comment savoir si je dois effectuer une déclaration dans le passeport ?

Ressources utiles en santé et sécurité au travail

Quelques articles pour aller plus loin

Etat des lieux de la santé au travail

Le rapport annuel 2023 de l’Assurance Maladie met en lumière les augmentations des maladies professionnelles (+7,3% en 1 an) dont les troubles musculo-squelettiques (+9,5%) représentent 90% de ces maladies.
Quant aux risques psychosociaux (RPS) – incluant stress, anxiété et dépression – 12 000 dossiers sont reconnus chaque année par l’Assurance Maladie.

passeport prévention santé et sécurité au travail : les chiffres de l'assurance maladie

Source : ameli.fr – infographie générée par Gemini

Concernant les accidents du travail – 51 millions de journées d’incapacité temporaire suite à un accident du travail en 2023 – les principales causes sont : les manutentions manuelles (50%), les chutes de hauteur ou de plain-pied, l’outillage à main, les accidents de la route et les agressions.

Face à ces constats, renforcer la culture de prévention et sensibiliser les collaborateurs deviennent essentiels pour limiter ces impacts.

Passeport prévention : une nouvelle obligation pour tous pour prévenir les risques

Le Passeport de prévention est un nouveau service issu de la « loi du 2 août 2021 pour renforcer la prévention en santé au travail ».
Il est piloté par la Caisse des Dépôts et accessible sur le portail moncompteformation.fr.

Un passeport, un objectif

L’objectif du passeport prévention est simple : regrouper, tout au long de la vie professionnelle, l’ensemble des attestations, certificats et diplômes obtenus dans le domaine de la santé et de la sécurité au travail.

Périmètre et portée du passeport prévention Sécurité et Santé au Travail (SST)

  • Le passeport de prévention concerne tous les travailleurs du secteur privé et du secteur public.
  • Salariés en CDI, CDD, intérimaires, apprentis, stagiaires et demandeurs d’emploi sont concernés par le passeport.
  • Les formations transférables d’une entreprise à une autre sont prioritaires dans le passeport de prévention.
  • Le travailleur contrôle l’accès à son passeport et peut autoriser ou refuser le partage avec son employeur.
  • Le passeport génère des attestations de formation téléchargeables et partageables.
  • Les formations réalisées avant la mise en place du passeport ne sont pas automatiquement intégrées.
  • Il est possible d’ajouter manuellement les formations antérieures pour avoir un historique complet.
  • Les employeurs ont l’obligation de déclarer toutes les formations SST organisées en interne dans l’entreprise.
  • Les entreprises de toutes tailles, de la TPE au grand groupe, sont concernées par le passeport de prévention.

Calendrier de déploiement du passeport

Le déploiement d’accès au passeport prévention respecte un calendrier en fonction du type d’utilisateur. Il est progressif depuis avril 2025 et s’organise en trois temps :

  • Depuis avril 2025 : Les organismes de formation (OF) ont accès à leur espace pour déclarer les formations qu’ils délivrent.
  • 1er Trimestre 2026 : Ouverture du service aux employeurs.
  • 4e Trimestre 2026 : Ouverture aux travailleurs (salariés), qui pourront alors consulter et gérer leur passeport prévention.
  • En 2027 : Des fonctionnalités complémentaires verront le jour pour enrichir l’outil.
QuiOrganisme de formationDirigeant et RHSalarié
QuandDepuis avril 20251er trimestre 20264ème trimestre
Rôle de l’utilisateurDéclaration des attestations de
formation, certificats, diplômes des stagiaires pour le compte des
employeurs.
– Vérification de la conformité des
déclarations par les OF

– Déclaration des formations SST
réalisées par l’entreprise

– Optimisation de la gestion des formations.
– Accès sécurisé à ses formations et
justificatifs de réussites SST.

– Partage des compétences
en santé et sécurité au travail avec les
employeurs et recruteurs.

– Déclaration
des formations suivies de sa
propre initiative

Profil des formations éligibles

Les grandes catégories de formation en santé sécurité au travail

Deux grandes catégories sont répertoriées dans les formations liées à la santé au travail.

  • Les formations obligatoires encadrées par la règlementation (exemple : formations à la prévention au risque amiante), ou à objectif réglementaire et nécessaire pour occuper un poste (exemple habilitation électrique),
  • Les formations non encadrées par la règlementation mais inscrites dans l’obligation de formation des employeurs (exemple, risques psychosociaux, troubles musculo- squelettiques).

Les critères d’éligibilité des formations au passeport prévention

Les formations éligibles au passeport prévention sont celles qui répondent aux critères suivants :

  • Formation continue dans le cadre du travail : sont donc exclues les formations initiales d’enseignement scolaire ou universitaire.
  • Justificatif délivré à l’issue de la formation : certificat, attestation.
  • Les compétences doivent être transférables : elles peuvent être mobilisées dans d’autres entreprises.

Les formations automatiquement déclarées dans le passeport dès 2026

A partir du 4ème trimestre 2026, le système d’information du CPF déclarera automatiquement les formations suivantes :

  • Les certifications professionnelles enregistrées au répertoire national des compétences professionnelles (RNCP)
  • Les certifications et habilitations enregistrées au répertoire spécifique (RS) en santé et sécurité au travail
  • Les formations en santé et sécurité au travail qui ont un financement public : CPF, OPCO, France Travail et FAF.

Exemples de formations SST à déclarer dans le passeport prévention

  • CACES
  • Habilitation électrique
  • Prévention du risque amiante
  • Sauveteur secouriste du travail
  • Conducteur transport routier marchandise
  • Les travaux en hauteur
  • Les risques chimiques
  • Gestes et postures en manutention
  • Formations incendie et évacuation

Pour les formations liées à la prévention des risques, elles sont à renseigner à condition qu’elles soient identifiées dans le DUERP :

Comment savoir si je dois effectuer une déclaration dans le passeport

D’ores et déjà, un simulateur est en ligne pour les dirigeants, RH et salariés qui souhaitent savoir si une formation est éligible au passeport prévention.

Le simulateur passeport prévention

Pour savoir si une formation est éligible et doit être déclarée, le simulateur du portail passeport prévention est déjà disponible. Il présente une série de questions à cocher.

  1. Choisir entre formation initiale ou continue
  2. La formation répond-elle à un objectif de prévention des risques professionnels ou obligation générale de formation en santé et sécurité au travail (identifiée dans le DUERP)
  3. La formation a-t-elle donné ou donnera-t-elle lieu à la délivrance d’un justificatif de formation
  4. Les connaissances et compétences développées ou acquises lors de la formation sont-elles transférables

Si vous êtes arrivée à la 4ème et dernière question, c’est que la formation envisagée fait l’objet d’une déclaration. A ce stade, vous devrez choisir votre entité : organisme de formation ou employeur ou travailleur.
A ce jour, seuls les organismes de formation peuvent accéder au passeport prévention.

Ressources utiles en Santé et Sécurité au Travail (SST)

Audavia peut vous accompagner avec des formations sur mesure sur les thématiques de la sécurité et prévention et l’étude des risques professionnels.

Quelques articles pour aller plus loin

En résumé

Le passeport de prévention est un outil numérique individuel qui recense toutes les formations en santé et sécurité au travail d’un travailleur. Intégré au compte personnel de formation, il fonctionne comme un CV des compétences en sécurité et prévention des risques professionnels.
Il offre une traçabilité et permet d’éviter les formations SST redondantes en offrant une vision complète des acquis du travailleur. Pour les employeurs, cela permet de mieux gérer leurs obligations de formation et d’assurer la conformité réglementaire.

Découvrez nos formations sur mesure. Pour tous renseignements complémentaires, contactez-nous au 0805 690 063 (appel gratuit) ou par e-mail (info@audavia.fr). Audavia est certifié QUALIOPI.

Ecran d'ordinateur avec interface ChatGPT IA générative

Travailler avec les différentes IA : outils publics ou personnalisés.

Il existe deux manières de travailler avec les différentes IA. La première est d’utiliser les IA génératives publiques (Saas) sur le web comme Gemini, Chat-GPT, Notion AI, etc. La deuxième est de s’appuyer sur une IA créée sur mesure pour les besoins spécifiques de l’entreprise.
Le choix se fait selon 2 étapes simples : l’analyse des data de l’entreprise puis des besoins métiers qui permettent d’identifier la solution la plus adaptée.

Aux côtés de Lenny Daho – ingénieur solutions IA no-code – cet article vous guide pour choisir le meilleur outil IA. Vous y trouverez : critères de sélection, fonctionnalités, outils disponibles et retours d’expérience.

Menu

  1. Etapes pour choisir entre IA en ligne et IA personnalisée
  2. Les différentes IA et leurs fonctionnalités
  3. Les 7 catégories d’IA disponibles
  4. Réussir le déploiement d’une solution d’IA
  5. Comparatif entre IA publique(Saas) et IA personnalisée
  6. Cas d’usage : Interview avec Lenny Daho
  7. Ressources : quelques outils en ligne de différentes IA
  8. Nos articles qui peuvent vous intéresser

1. Deux étapes pour choisir entre IA en ligne et IA personnalisée

Le choix d’une solution IA est déterminé par le type de données de l’entreprise et les besoins métiers.

  • Etape 1 : déterminer le niveau de sensibilité des données. Les données sensibles (données clients par exemple) nécessitent de personnaliser l’IA pour assurer la sécurité, le RGPD et la souveraineté.

  • Etape 2 : identifier le besoin métier. Un besoin spécifique et unique (lié à des processus internes par exemple) oriente vers une solution d’IA sur mesure. Un besoin générique (par exemple la rédaction d’emails, la création d’images) dirige vers une IA publique (Saas) qu’elle soit gratuite, ou payante pour des systèmes pro plus avancés.
infographie pour choisir entre différentes IA : IA publique Saas ou IA personnalisée

Source : infographie réalisée avec Gemini

« Les IA génératives publiques, comme Gemini, ChatGPT ou DALL-E peuvent être suffisantes pour débuter si elles correspondent aux besoins métier identifiés et qu’un cadre de travail est mis en place par l’entreprise. Il faut dans ces cas-là faire attention de ne pas partager de données sensibles avec les IA. » – Lenny Daho

2. Les différentes IA et leurs fonctionnalités

L’intelligence artificielle fonctionne grâce à de volumineuses bases de données. Pour faire simple, voici les différences :

  • IA personnalisée : entraînée avec les données spécifiques de l’entreprise.

  • IA en ligne : entraînée avec des données très variées issues de sources ouvertes. (site web, vidéos en lignes, documentations, etc)
    La fonction d’une IA est liée à la manière dont se construit l’apprentissage à savoir le Machine Learning ou Deep Learning.

Machine Learning ou Deep Learning, quelle différence ?

Imaginons un élève en classe. Il apprend par l’exemple et l’identification de données précises, nommées (étiquetées) pour trouver des modèles de résolution. C’est le Machine Learning. Un élève plus doué est lui aussi entraîné mais parvient à trouver des modèles de résolutions par lui-même, à partir de nouvelles données non étiquetées, car il fait des connexions plus profondes entre les données. C’est le Deep Learning, une version plus avancée du Machine Learning.

Machine LearningDeep Learning
Apprentissage– Avec de grandes quantités de données explicites (étiquetées).
Par exemple, une image de chat sera étiquetée dans la catégorie chat.

– Apprend à identifier des modèles.

– Prend des décisions de manière autonome.
– Avec de très très grandes quantités de données (millions).

– Utilise des neurones artificiels calqués sur le fonctionnement du cerveau humain.

– Crée des connexions plus profondes entre les données.

– Crée des représentations plus abstraites et complexes.
Par exemple, l’IA découvre par elle-même quelles sont les caractéristiques importantes à analyser pour identifier un chat.
ExempleUn logiciel de tri d’emails

– Entraîné à partir d’emails spams et non spams.

– Apprend à reconnaître lui-même les spams lors de nouveaux emails.
La reconnaissance vocale d’un smartphone

– Le système est nourri de millions d’échantillons de voix

– Il extrait lui-même les caractéristiques sonores et les associe à des mots et des phrases même si vous parlez avec un accent ou une voix différente.

Il faut donc retenir de tout cela que la fonction d’une IA dépend de l’objectif visé. Par exemple, les IA génératives sont conçues sur le Deep Learning car elles ont un objectif de création (à partir du langage naturel). Elles doivent posséder une capacité d’analyse et déduire des modèles à partir de nouvelles données non étiquetées. Ceci nécessite un fonctionnement proche du cerveau humain.

3. Les 7 catégories d’IA à disposition des entreprises

Les IA peuvent être classées en 7 catégories de fonctions, basées sur le Machine Learning ou le Deep Learning. Il existe également des IA hybrides qui combinent plusieurs fonctions.

« Il est tout à fait possible de créer des agents IA qui centralisent diverses IA aux fonctions différentes. On peut par exemple relier sur une seule interface IA des applications comme Gemini, DALL-E, WhatsApp et Gmail pour envoyer par exemple des rapports. » – Lenny

Par exemple, pour un service client, le Machine Learning peut classifier et analyser le sentiment d’un e-mail entrant (positif, négatif, urgent), puis l’AI générative peut rédiger une réponse appropriée et personnalisée, en se basant sur la classification effectuée en amont.

Les 7 fonctions des différentes IA

Les IA se répartissent en 7 grandes fonctions :

  1. IA de classification
  2. IA prédictive
  3. IA de regroupement
  4. IA générative
  5. IA de traitement du langage naturel
  6. IA de vision par ordinateur
  7. IA de reconnaissance vocale
Infographie sur les sept grandes fonctions des différentes IA pour travailler

Source : infographie réalisée avec Gemini

Cette classification des IA montre l’importance de déterminer l’objectif final visé par l’entreprise, les données dont elle dispose ainsi que les ressources financières et humaines afin de choisir l’outil approprié.

4. Réussir le déploiement d’une solution d’IA

Il est impératif de suivre un cadre de décision méthodique en plusieurs étapes.

Etape 1 : identifier l’objectif métier

La première question ne doit pas porter sur la technologie, mais sur le problème à résoudre.

  • Si l’objectif est d’optimiser, de prévoir ou de classifier un processus existant, le Machine Learning est la meilleure solution.

    Par exemple ; prévoir les futures ventes. L’IA analyse les données historiques des ventes, la saisonnalité et les tendances de consommation.
  • Si la finalité est de générer du contenu, d’innover ou de transformer un processus créatif, l’IA Générative est plus adaptée.

    Par exemple, accélérer la R&D d’une entreprise. L’IA explore des milliers de solutions de conception possibles et génère de multiples concepts et prototypes virtuels.

Etape 2 : évaluer la qualité des données

La nature des données est le facteur déterminant de la faisabilité du projet.

  • Si les données sont structurées et étiquetées : les modèles de Machine Learning traditionnels sont un choix pertinent.
  • Quand l’entreprise dispose de vastes ensembles de données non structurées (texte, images…) et que l’étiquetage serait trop coûteux, l’IA générative est plus efficace.

Etape 3 : évaluer les ressources

Il est crucial de déterminer si l’entreprise possède les talents nécessaires pour développer une solution en interne ou bien si financièrement elle peut faire appel à un consultant extérieur.
Dans de nombreux cas, il est plus judicieux de recourir à une solution en ligne SaaS, prête à l’emploi ou à une API pour réduire les coûts initiaux et le temps de mise sur le marché.

5. Comparatif entre IA publique (Saas) et IA personnalisée

Si le besoin est général et les données ne sont pas confidentielles, une IA publique SaaS est la meilleure option.

Si le besoin est très spécifique
, les données sont sensibles alors une solution IA personnalisée est la voie à suivre.

Ce tableau comparatif entre les différentes IA met en avant les principales forces et faiblesses de chacune pour un choix éclairé.

IA publique (SaaS)IA personnalisée
Spécificité du besoin métierTâches génériques et non-spécifiques.

Exemple : rédiger un email
Problématique unique à un domaine métier.

Exemple : détection de fraudes spécifiques à un système bancaire
Confidentialité et sécurité des donnéesLes données soumises peuvent potentiellement être utilisées pour entraîner le modèle.Hébergée sur l’infrastructure de l’entreprise (ou dans un cloud privé) et entraînée exclusivement avec ses propres données.
Coût et complexitéAbordable et rapide à mettre en œuvre.Investissement conséquent en temps et en argent.
Contrôle et évolutivitéDépendance totale au fournisseur.Contrôle total et fonctions évolutives.

6. Cas d’usage de deux différentes IA : Interview avec Lenny Daho

Lenny Daho, ingénieur en solutions IA et automatisation no-code, développe des solutions IA pour les entreprises dans des secteurs variés comme la santé ou le marketing.

Pouvez-vous nous donner un cas d’usage (anonyme si besoin) basé sur le Machine Learning ?

« La création d’une IA personnalisée dans le secteur de la santé. L’IA devait répondre au besoin de classification de la pathologie de la Covid19. A partir d’échographies pulmonaires, l’IA devait pouvoir classer les cas patients en quatre taux de gravité, de 0 à 3. La solution développée a été intégrée à un système d’échographie avec aide au diagnostic du taux de sévérité en temps réel. Les compétences du Machine Learning ont suffi pour classer et diagnostiquer. L’IA générative par exemple n’avait pas sa place ici. »

A l’inverse, avez-vous un cas d’usage avec une IA générative ?

« Toujours dans le domaine de la santé pour optimiser le traitement des tumeurs en radiothérapie. L’objectif était de délimiter le plus précisément possible la zone tumorale à cibler par les rayons. Pour cela, il y a besoin d’une image IRM et d’une image scanner qui doivent être superposées et donner une image unique très précise. Dans ce cas, l’IA générative a permis de créer cette image de synthèse finale. Elle a été entraînée en Deep Learning à partir de banques d’images anonymisées de patients.»

7. Ressources : quelques outils en ligne de différentes IA

Texte & rédaction : ChatGPT incontournable

  • pour la majorité des besoins en rédaction professionnelle.
  • Version gratuite efficace.
  • Polyvalent : tous les formats et tons : courriels formels, articles de blog, scripts vidéo, descriptions de produits, etc.

Image et design : Gemini banana Imagen et Runway Gen-2

  • Gemini nano banana : pour les retouches d’image (comme photoshop)
  • Imagen : génération d’image à partir d’un prompt textuel
  • Runway Gen-2 : génération de vidéos à partir de textes ou images

Productivité et bureautique : Notion AI, Google Gemini

  • Notion AI : rédaction de notes, résumé, génération de contenu interne.
  • Google Gemini : génération et résumé dans Google Workspace.
  • Microsoft Copilot (Word, Excel, Outlook) : aide bureautique intelligente.

Cette liste d’outils IA est non exhaustive. La plupart de ces solutions IA publiques sont gratuites avec une limite de fonctionnalité ou sous forme de crédits limités à utiliser.

Pour prendre en main certains de ces outils, Audavia vous accompagne avec des formations sur mesure pour mieux prompter et être à l’aide à l’écrit.

8. Nos articles qui peuvent vous intéresser

En résumé :

Le Machine Learning et l’IA générative ne s’opposent pas mais se complètent. Le premier est idéal pour optimiser et prédire, le second pour innover et créer. Selon les dispositions financières des entreprises, l’intégration de l’IA passe par l’utilisation de solutions publiques ou personnalisées aux besoins spécifiques des organisations.

L’avenir de l’IA au travail repose sur des solutions hybrides combinant plusieurs technologies. Le véritable enjeu n’est pas le choix d’un type d’IA, mais la capacité de l’entreprise à aligner les différentes IA sur ses besoins métiers et à les intégrer intelligemment dans sa stratégie.

Nos remerciements à Lenny Daho pour sa participation.

Découvrez nos formations sur mesure. Pour tous renseignements complémentaires, contactez-nous au 0805 690 063 (appel gratuit) ou par e-mail (info@audavia.fr). Audavia est certifié QUALIOPI.

femme avec ordinateur dans un environnement très coloré d'intelligence artificielle

Oser l’IA en entreprise : comment préparer ses pratiques professionnelles d’ici 2030 ?

D’ici 2030, le gouvernement français entend faire de l’IA en entreprise un outil accessible, concret et utile pour tous. Avec le plan « Osez l’IA », l’Etat souhaite accélérer l’entrée de cette technologie, en particulier dans les PME et les entreprises intermédiaires.

Aux côtés de Lenny Dahoingénieur en solutions IA et automatisation no-codeNicolas RotyData & Innovation Manager – et Fanny ChalardProduct Owner data – cet article vous guide pour prospérer avec l’IA en termes d’accompagnement, de formation professionnelle, de management, de mise à niveau des compétences techniques et personnelles au sein de l’entreprise.

Menu

  1. Bientôt, l’IA sera dans toutes les entreprises françaises
  2. Comment organiser et maîtriser son projet IA
  3. Comment formaliser son projet IA
  4. Interview d’experts et retours d’expérience
  5. Décryptage du plan « Osez l’IA » en entreprise
  6. Sélection de formations pour se préparer
  7. Ressources complémentaires

Bientôt, l’IA sera dans toutes les entreprises françaises

Dans 5 ans, l’intelligence artificielle aura transformé massivement nos modes de travail, nos compétences et l’organisation des entreprises. Comment, dès aujourd’hui, organiser ce changement et se préparer efficacement ?

L’IA en France : ambitions, investissements et état des lieux

La France a pour objectif de devenir un leader mondial de l’IA en entreprise d’ici 2030. Elle investit 2,5 milliards d’euros dans le cadre du plan France 2030 et comptait déjà plus de 600 startups spécialisées en 2023. Cette dynamique témoigne de l’importance que le pays accorde à cette technologie qu’est l’intelligence artificielle.
Pour les individus et les organisations, ce projet impose deux grands pôles de réflexion et d’adaptation.

Préparer les individus à travailler avec l’IA en entreprise

  • Identifier les compétences à développer
  • Sélectionner les formations
  • Mettre en place des programmes spécialisés de formation en transition digitale

Préparer les entreprises à gérer des équipes « humains – machine »

  • Adapter le leadership et le management
  • Structurer l’usage de l’IA
  • Investir dans la formation et la mise à niveau des compétences
  • Opter pour des accompagnements pour intégrer l’IA tels que le coaching, la consultation d’experts, les aides du plan « osez l’IA »

Comment organiser et maîtriser son projet IA en entreprise

L’IA s’accompagne d’une demande croissante en profils ayant des compétences techniques, managériales et émotionnelles. Organiser son projet IA et l’intégrer dans les pratiques professionnelles dépend :

  • de la taille de l’entreprise
  • des compétences présentes dans l’entreprise et de l’identification de celles qui manquent
  • des objectifs en termes de productivité et des tâches à confier à l’IA
  • des capacités financières à allouer au développement de solutions IA

Recruter les nouveaux talents experts IA

Data scientistIngénieur IAPrompt engineerExpert de l’éthique de l’IAConsultant IAResponsable transformation digitaleSpécialiste en cybersécurité IA
interprète des données pour entraîner les modèles d’IA.

construit des algorithmes

développe des solutions sur mesure.
conçoit des instructions claires et efficaces pour les IA génératives.garantit une utilisation responsable de l’IA.

définit la stratégie IA d’une entreprise.

sert d’interface de gestion entre équipes techniques, équipes métier et direction
gère les technologies digitales dans l’ensemble de l’entreprise
conçoit des systèmes de défense cybernétique utilisant l’IA

détecte, analyse et contre les menaces de manière proactive.

Former ses équipes pour une montée en compétences

Pour les talents en entreprise, l’agilité est la compétence essentielle pour prendre le grand virage professionnel de l’IA. La formation continue des salariés permet de donner aux experts métiers la possibilité d’intégrer l’IA dans leur pratique quotidienne. En effet, l’expertise métier et l’analyse critique sont indispensables dans la collaboration humain-IA en entreprise.

Quelles formations pour se préparer à l’IA ?

  • Formation techniques et process : compétences en transformation digitale, formation à l’IA générative et au prompt.
  • Formation management : compétences en méthodes agiles, en conduite du changement et leadership et en techniques de co-développement.
  • Formation en développement personnel : compétences en intelligence émotionnelle, communication interpersonnelle, gestion du stress, gestion des conflits.
  • Formation en responsabilité sociale des entreprises (RSE): compétences pour identifier les enjeux et impacts de l’IA, ainsi que projeter sa stratégie.
  • Le coaching professionnel est un outil essentiel pour les leaders qui souhaitent adapter leur style de management à l’ère de l’IA.

Comment formaliser son projet IA en entreprise : les bonnes pratiques

L’intégration de solutions IA repose sur 7 grandes étapes, pour améliorer les processus et gagner en productivité.

  1. Structurer sa démarche : bien définir les cas d’usage et prioriser ceux à forte valeur ajoutée pour bien choisir les solutions IA. Lister les étapes clés pour passer à l’action.
  2. Définir un processus intégrant l’IA : analyser les transformations des process, lister les impacts techniques, organisationnels et humains, identifier les défis à relever.
  3. Concevoir une solution : monter une équipe projet dédiée, analyser les différents types de solutions IA, identifier les critères clés pour décider ce qui est confié à l’IA.
  4. Anticiper les risques de sécurité : mettre en place des mesures de sécurisation du système d’information de l’entreprise.
  5. Accompagner les collaborateurs au changement : identifier les freins dans les équipes, identifier les pratiques d’acculturation à l’IA.
  6. Formaliser une gouvernance IA : établir des politiques et des procédures pour superviser le développement et l’utilisation en termes de risques, de protection des données et de conformité aux réglementations.
  7. Evaluer et ajuster : utiliser des indicateurs de performances quantitatifs ou qualitatifs. Identifier les points forts et faibles et déployer des évolutions correctives.

Interview d’experts et retours d’expérience

Audavia a recueilli les témoignages de trois experts dans trois domaines d’expertises complémentaires : développement de solutions IA, management d’équipe et enfin product owner data.

Développement de solutions IA en entreprise : Lenny Daho

Leny Daho, ingénieur solutions IA, vous éclaire sur les attendus et les bonnes pratiques pour une solution efficiente.

Quelles étapes mettez-vous en place avec vos clients pour développer vos solutions IA ?

Réponse : 3 étapes pour une solution IA utile et performante

« La première étape concerne le recueil du besoin client et l’analyse. Ensuite, de la création au livrable, des ateliers permettent de définir les process à mettre en place, de faire le diagnostic technique, de cadrer l’accès aux bases de données clients et documents. La dernière étape est la phase de développement de la solution. Je trie les données clients, les structure, crée les agents IA et met en place l’interface utilisateur. »

Comment assurez-vous l’utilité et la performance de votre agent IA ?

Réponse : la phase de test tout au long de la chaîne de développement

« Lors du développement de l’IA sur-mesure, je crée un serveur client pour tester régulièrement et valider pas à pas jusqu’au produit fini. »

Pouvez-vous donner un cas client ?

« Par exemple, une entreprise en mécanique et électricité avait besoin de créer une base de données IA avec l’ensemble de tous leurs documents techniques qui n’étaient ni triés ni structurés. L’objectif était de pouvoir accéder aux données juste avec un prompt. Pour ce cas précis, nous avons créé la base données et un module IA qui permet d’obtenir des résultats rapide via un prompt. »

Quels sont les bénéfices apportés par l’IA dans ce cas d’usage ?

Réponse : gain de temps et autogestion

« Le gain de temps est la grande valeur ajoutée grâce à un accès complet et rapide à l’ensemble des données. L’autogestion est un autre bénéfice. Toute nouvelle documentation intégrée à la base de données est automatiquement structurée et classée par l’IA au bon endroit. »

Quels conseils ou astuces pouvez-vous donner à vos clients ?

Réponse : une gouvernance de données propre

« Tout projet d’IA impose une gouvernance de données sérieuse. Il faut bien réfléchir à leur organisation et leur protection, notamment définir qui a accès au sein de l’entreprise. A ce propos, la signature d’une charte de confidentialité avec le client est essentielle. »

Justement, comment gérez-vous la sécurité des données et la transparence pour les clients, face aux enjeux éthiques et règlementaires ?

Réponse : devops et serveur interne

« La sécurisation des données et des accès est gérée par le devOps lors du développement opérationnel. De plus, pour qu’un client garde la souveraineté de ses données, il est essentiel d’implémenter l’IA sur son propre serveur. »

Management d’équipes et intégration de l’IA- Nicolas ROTY

Nicolas Roty, data & innovation manager, nous raconte la manière dont il gère l’arrivée de l’IA dans ses équipes avec une démarche pragmatique et flexible.

En tant que manager, comment préparez-vous ou avez-vous préparé vos équipes à intégrer l’IA dans leurs pratiques ?

Réponse : montrer l’exemple

« En tant que data scientist de formation, j’ai pris l’habitude de montrer à mes équipes des cas d’usage concrets de l’IA, soit pour ouvrir le champ des possibles, soit pour améliorer leur quotidien. J’ai aussi la chance de travailler dans une entreprise qui a très vite compris les bénéfices de l’IA, et qui a donc mis en place une politique globale de formation et de sensibilisation. Cela facilite beaucoup l’adhésion et crée un climat positif autour de l’innovation. »


Quels freins avez-vous identifié dans vos équipes. Si aucun, quelle a été l’attitude qui a permis une approche positive ?

Réponse : une approche par expérimentation et autodétermination

« Notre équipe est composée d’experts en data automobile, avec des niveaux très différents dans la maîtrise des outils bureautiques ou de gestion de données et donc d’intelligence artificielle. Mon approche est pragmatique : je les encourage à tester certains outils d’IA en ligne, tout en leur rappelant les précautions nécessaires, notamment sur les informations qu’ils partagent avec le moteur choisi. Ensuite, je les laisse expérimenter pour voir si ces solutions leur permettent de gagner en efficacité ou de répondre plus vite à une demande. »


L’intégration de l’IA a-t-elle modifié vos pratiques managériales ? Si oui, à quels niveaux ?

Réponse : dans le pilotage et les prises de notes

« Oui, notamment dans le pilotage et la prise de notes. J’utilise aussi les LLM comme sparring partner : par exemple, je leur demande des conseils sur des postures managériales à adopter, ou je leur soumets l’objet d’une réunion pour qu’ils me challengent et m’aident à anticiper les questions à venir. Cela me permet d’être mieux préparé et plus efficace. »

Selon vous, quelles sont les leviers à activer pour une adoption réussie de l’IA pour vos équipes et pour vous-même ? Quel conseil donneriez-vous aux entreprises ?

Réponse : monter pour motiver

« Pour moi, le levier le plus efficace reste la démonstration par l’exemple : ça a tout de suite donné confiance à mon équipe et les a motivés à tester. »

Selon vous, de quelles formations les managers ont-ils besoin pour piloter efficacement des projets intégrant l’IA ?

Réponse : bénéfices et limites de l’IA, divers outils et cas d’usage

« Tout dépend bien sûr de l’activité des équipes que le manager encadre. A titre personnel, je pense qu’une formation utile pour un manager serait d’abord d’apprendre à identifier les bénéfices et les limites des IA. Ensuite, une formation comparative sur les différents outils, car chacun a ses forces et ses faiblesses selon les usages. L’objectif n’est pas que le manager devienne expert technique, mais qu’il puisse orienter ses équipes et piloter les projets en connaissance de cause. »

Avez-vous entendu parler du plan de l’Etat « Osez l’IA » ? Qu’en pensez-vous ?

Réponse : une bonne initiative

« Je trouve que c’est une initiative intéressante pour structurer et accélérer l’adoption de l’IA, surtout pour les entreprises qui n’ont pas encore les ressources internes. »

Gestion de projet avec l’IA – Fanny Chalard

Fanny Chalard, Product Owner Data, témoigne de sa prise en main de l’IA dans sa pratique métier entre fascination, appréhension et mise en place d’un cadre de travail.

Quelle a été votre approche face à l’arrivée de l’IA dans votre quotidien professionnel ?

Réponse : des échanges de pratique entre collègues

« Ma première réaction a été une certaine fascination. Je n’avais aucune connaissance préalable dans le domaine, ce qui rendait le sujet un peu intimidant au départ. L’échange avec mes collègues plus expérimentés m’a beaucoup aidé à en comprendre progressivement les usages possibles. »

Comment avez-vous dépassé votre appréhension ?

Réponse : définir les besoins, les objectifs et suivre les résultats concrets

« Plus j’en apprends, plus je réalise à quel point le champ des possibles est vaste. Cela peut être impressionnant, voire susciter un peu d’appréhension, mais je considère que c’est plutôt une source d’opportunités. Pour dépasser cette appréhension, j’ai pris le temps de bien définir les besoins, poser des objectifs clairs et suivre régulièrement l’avancement du projet. Ça aide à transformer quelque chose qui peut sembler flou ou compliqué en projets concrets, qui avancent bien et donnent des résultats motivants. »

Quels ont été les blocages concrets et les solutions adoptées ?

Réponse : où s’arrêter sans se perdre grâce à un cadre de travail clair.

« Le principal blocage a été de savoir où s’arrêter. Avec l’IA, on peut tester sans fin pour chercher à améliorer les résultats, et il est facile de se perdre dans les essais. La solution a été de poser un cadre clair dès le
départ : définir un temps maximum pour les tests et un niveau de satisfaction des résultats qui nous semble suffisant pour valider la solution. Cela nous a permis d’avancer sans rester bloqués dans une quête de perfection infinie. »

Quels bénéfices avez-vous tiré dans votre pratique métier ? Pouvez-vous partager vos cas d’usage?

Réponse : gain de temps, projets et résultats optimisés

« L’IA contribue non seulement à apporter des solutions à nos clients mais aussi permet un gain de temps conséquent. Par exemple, les scores de prédiction d’achat que l’on propose, entrainés et éprouvés grâce à des modèles algorithmiques, ont donné lieu à des résultats probants chez nos clients.
Au quotidien, l’IA m’aide aussi sur des tâches plus simples mais chronophages : elle corrige du code, propose des améliorations et facilite la rédaction d’e-mails, ce qui me permet de me concentrer sur des missions à plus forte valeur ajoutée. »

Quels conseils donneriez-vous à ceux qui doivent intégrer l’IA dans leur pratique ?

Réponse : agilité, curiosité

« Ce serait d’aborder l’IA avec agilité et curiosité. Il faut rester flexible, s’adapter aux résultats que l’IA propose et accepter que le besoin évolue en cours de route. Un bon cadrage est essentiel : définir des objectifs clairs, poser des limites pour éviter de s’éparpiller et savoir à quel moment considérer qu’une solution est “assez bonne” pour être déployée. Enfin, prioriser et bien préparer le terrain : plus la préparation est solide, données, objectifs, attente, plus le projet a de chances d’aboutir rapidement et efficacement. »

Décryptage du plan « Osez l’IA » : accompagnements et aides de l’Etat d’ici 2030

Le défi d’adoption de l’IA en entreprises françaises est lancé, ces dernières n’ont plus qu’à le relever ! L’Etat vous donne les moyens d’y parvenir à travers son plan « Osez l’IA » depuis le 1er juillet 2025. Voici un tableau décrypté des quatre solutions qui vous sont proposées selon quatre grands axes.

Aide 1Aide 2Aide 3Aide 4
AxeSensibiliser et favoriser l’adoption de l’IAFormer tous les publicsIdentifier les solutions IA pertinentes pour les entreprisesLes aides financières
de l’état
ObjectifExpliquer aux entreprises comment passer à l’action15 millions de professionnels formés en 2030 : apprentis, demandeurs d’emploi, salariés et dirigeants.Permettre d’identifier les besoins IA d’une entrepriseFaciliter et accélérer le passage à l’action
RessourcesRéseau d’ambassadeurs IA : CCI, France Num, Bpifrance et divers réseaux sur le territoireAcadémie de l’IA fin 2025 : plateforme digitale avec tutoriels et formationsExperts Bpifrance mandaté pour le compte de l’étatParticipations financières et prêts garantis pas l’état
MoyensRencontres d’affaires mensuelles avec les porteurs de solutions IA

Journée annuelle «AI Business Day»
Formations à tous les niveaux

Dispositif
« Compétences et métiers d’avenirs »
Diagnostics data IA : état des lieux technique et opérationnel, priorisation des solutions.

Prise en charge des coûts à hauteur de 40%

Mise à disposition d’un catalogue de solutions et cas d’usage sur Académie de l’IA
Financement à hauteur de 40 % du coût du diagnostic des expert Bpifrance

Prêts financiers pour les PME porteuses de projet IA à valeur ajoutée nécessitant des investissements conséquents.

Ce programme de l’Etat apporte également son soutien à la création de nouvelles solutions, notamment à travers un programme d’accélération et des appels à projets.

Le programme accélération IA en entreprise

  • Pour les entreprises à plus fort potentiel
  • Pour les projets dont l’impact est le plus important.
  • Accompagnement : 18 mois
  • Formations collectives
  • Immersion dans des entreprises déjà engagées dans l’IA

Appel à projets pour déployer l’IA et l’innovation

  • France 2030 « Accélération des usages de l’IA générative » : 10 projets en cours retenus dans divers domaines : santé, droit, industrie, énergie, éducation…
  • Appel à projets « Pionniers de l’IA » : à venir, pour soutenir l’innovation de rupture via des projets d’IA les plus ambitieux et transformateurs, dans des secteurs clés comme l’industrie, la santé, la transition écologique ou la sécurité.

Partenariats avec l’INRIA, Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique

L’objectif est de mobiliser la recherche publique comme levier de compétitivité. Initié avec une vingtaine de grandes entreprises impactées par l’IA, ce partenariat s’étendra aux PME avec un objectif de 10 nouveaux partenariats par an.

Notre sélections de formations pour vous préparer à travailler avec l’IA


Selon les profils des talents en présence dans l’entreprise, d’autres formations spécifiques en management et développement personnel peuvent être envisagées. Audavia vous accompagne dans l’identification de vos besoins et la mise en place de programme sur-mesure pour votre montée en compétence face à l’intelligence artificielle.

Notre sélection d’articles et de ressources

En résumé

Grâce à l’éclairage de nos experts, se préparer à l’IA demande de définir son ou ses objectifs pour mettre en place une solution IA puis de cadrer le projet à divers niveaux. Tout d’abord technique, avec un expert consultant IA qui va déterminer l’utilité de l’IA pour l’objectif visé. Ensuite la gouvernance des données, la confidentialité et l’installation technique pour assurer la sécurité. Enfin, la posture managériale et celle des équipes orientées sur l’agilité, l’expérimentation et la mise en confiance.

De nombreux outils sont aujourd’hui à disposition soit en accès libre sur le web (Saas) soit par la création d’agents IA personnalisés aux besoins spécifiques de l’entreprise. Pour accompagner les entreprises dans leur choix et leur prise en main de l’IA, le plan du gouvernement « Osez l’IA » propose de nombreuses aides et solutions dès maintenant.

Nos remerciements à Lenny Daho, Nicolas Roty et Fanny Chalard chez AAA-DATA pour leur participation.


Découvrez nos formations sur mesure. Pour tous renseignements complémentaires, contactez-nous au 0805 690 063 (appel gratuit) ou par e-mail (info@audavia.fr). Audavia est certifié QUALIOPI.

visage mi humain mi robot sur fondréseaux de neurones IA

Le guide IA réconfortant pour la démystifier, la comprendre et l’adopter.

Comprendre l’IA est la condition nécessaire pour ne plus en avoir peur. Avec une multitude d’IA génératives et de tâches liées, de plateformes comme ChatGPT, Gemini, DeepSeek, etc, il est légitime de se sentir submergé et perdu. L’appréhension et l’anxiété liées à l’intelligence artificielle viennent d’une méconnaissance de son fonctionnement et d’un manque d’approche simple et constructive.

Ce guide IA (qui se veut réconfortant) est coécrit avec Lenny Daho – ingénieur en solutions IA et automatisation no-code. Il vous aide à démystifier l’IA, comprendre d’où elle vient, comment elle fonctionne. Découvrez les leviers pour une adoption pro-active et sereine.

Au menu

  1. Le contexte de l’IA : entre peurs et opportunités
  2. Connaître l’IA et la démystifier : qui est-elle ?
  3. L’IA dans le quotidien : elle est présente depuis bien longtemps
  4. Comment adopter une approche offensive sereine ?
  5. L’avis de l’expert : Lenny Daho
  6. Ressources et outils pour adopter l’IA
  7. Conclusion : se préparer et oser l’IA

1. Le contexte de l’IA : entre peurs et opportunités

La peur de l’IA est un mécanisme normal et humain face à une technologie inconnue. De plus, elle est alimentée culturellement par d’innombrables récits de science-fiction depuis la nuit des temps. Ces histoires cultivent l’idée que les machines puissent un jour remplacer l’homme et le dominer.

Quand l’IA générative déferle en 2019 auprès du grand public, les inquiétudes se cristallisent : menace sur l’emploi, menace de domination de la technologie sur l’homme, transhumanisme, etc. Une des grandes craintes est celle d’une capacité à prendre des décisions imprévisibles et autonomes. Le développement (ultra rapide) de l’IA augmente ses propres performances et les risques d’échapper au contrôle humain.

L’utilisation et le déploiement de cette technologie doit donc se faire selon une éthique et des lois règlementées. Telle est la mission de l’IA ACT à l’échelle européenne.

L’histoire rassurante de l’homme et des technologies

Un peu de philosophie positive : l’histoire nous prouve que l’humanité a toujours su s’adapter et dominer ses inventions. L’homme déploie des technologies pour améliorer ses conditions de vie et la société. Bien sûr, ces évolutions ont profondément modifié l’organisation sociale, les rapports entre des hommes entre eux et avec le travail.
Fut un temps où allumer des réverbères était un métier, celui de « falotier ». Il a disparu avec l’avènement de l’éclairage électrique ! Et pourtant l’homme est toujours là, la société a évolué et la qualité de vie avec elle. Ainsi l’homme est fondamentalement actif, créatif et capable de s’adapter et de contrôler ses propres inventions technologiques.

« L’histoire montre que l’homme a su développer dans le passé une triple capacité à s’adapter au changement technique, à savoir la capacité à trouver de nouvelles solutions aux problèmes qu’il pose, la capacité à appliquer ces solutions et la capacité à en tirer les conséquences »sources Cairn.info – article de Faranak Farzaneh et André Boyer.

Deux approches face à l’IA : défensive et offensive

  • Défensive : l’homme a un rôle passif qui se résume à affronter les changements engendrés par l’intelligence artificielle. Face à cette technologie qui repousse sans cesse les limites de ce qu’elle peut faire, cette approche n’est actionnable qu’à court terme, épuisante, et ne génère aucun bénéfice pour l’homme et la société.
  • Offensive : cette approche met l’accent sur les capacités d’adaptation et de prise de contrôle de l’homme. Elle permet d’identifier des mécanismes pour s’emparer de l’IA et la dominer plutôt que la subir.

2. Comprendre l’IA et la démystifier : définition et fonctionnement de l’IA ?

L’IA est définie comme la capacité d’un ordinateur (ou d’un robot contrôlé par un ordinateur) à effectuer des tâches associées à l’intelligence humaine et de manière plus rapide.

Pour faire simple, l’apprentissage d’une IA (Deep Learning et Machine Learning) est une discipline qui crée des systèmes de réseaux de neurones et de traitement de données pour reproduire nos facultés cognitives.

« C’est une imitatrice des compétences cognitives de l’homme avec une analyse plus rapide. Dans l’apprentissage Deep Learning, le rôle de l’humain est central. Il garde le contrôle de la machine. » – Lenny Daho

Histoire chronologique de l’IA : les grandes dates

  • 1943 : 1er modèle mathématique pour la création de neurones (par les scientifiques Warren McCullough et Walter Pitts)
  • 1950 : 1er ordinateur à réseau de neurones (par Marvin Minsky et Dean Edmonds à Harvard).
  • 1950 : 1er test d’évaluation des IA (Turing Test), encore utilisé de nos jours. Il pose les fondations de l’intelligence artificielle d’aujourd’hui.
  • 1956 : naissance de l’IA telle qu’on la connait en 2025 : ses fondements, sa vision, ses objectifs (conférence « Dartmouth Summer Research Project on Artificial Intelligence » de John McCarthy).
  • 1959 : invention du terme Machine Learning (IBM Arthur Samuel).
  • 1989 : premier réseau de neurones capable de reconnaitre des chiffres manuscrits (Yann Le Cun) à l’origine du Deep Learning.
  • 1997 : 1er système de jeu d’échec qui a battu Garry Kasparov (Deep Blue).
  • 2000 : arrivée des assistants personnels intelligents (Apple Siri, Google assistant, Microsoft Cortana, Amazon Alexa).
  • 2009 : le Deep Learning s’impose dans de nombreux domaines dont la reconnaissance vocale, la traduction, la reconnaissance d’images.
  • 2019 : Arrivée des IA générative pour le grand public (programme GPT-2 Open AI).

Portrait-robot et principes de l’IA

  • L’IA n’est pas consciente : elle fonctionne sur des algorithmes et des données. Elle ne pense pas par elle-même et n’a pas d’émotions.
  • Elle ne cherche pas à dominer le monde. Cassons le mythe d’un terminator destructeur.
  • L’IA est un outil au service de l’humain qui détermine sa finalité et la programme.
  • Elle est « étroite »*, c’est-à-dire qu’elle réalise une seule tâche de manière quasi parfaite pour accélérer ou automatiser un processus. C’est le modèle le plus utilisé aujourd’hui au service du grand public.
  • Elle a trois types de compétences distinctes : la classification, la reconnaissance vocale, l’analyse/réflexion.
  • Elle permet trois types d’interactions utilisateur : exécuter une tâche (selon des règles très précises), discuter avec l’homme (chatbot), générer des réponses en exploitant des sources externes en temps réel, comme NoteBook LM de Google (RAG ou génération à enrichissement contextuel)

*IA générale ou profonde : réalise plusieurs tâches cognitives comme un humain (hypothétique pour l’instant) – IA forte ou superintelligence : signes de conscience, raisonnement philosophique (impossible à créer de nos jours)

3. L’IA dans le quotidien : les algorithmes ce n’est pas nouveau !

Il n’y a rien de nouveau concernant l’IA. Elle est présente dans notre quotidien depuis bien longtemps en termes d’algorithmes, de traitement de données et de restitution : des technologies pour faciliter la vie.
Voici une liste non exhaustive d’applications IA:

  • IA et divertissement : les algorithmes de recommandation (Netflix, Spotify, etc)
  • IA au travail : les filtres anti-spam. Une boîte mail utilise les algorithmes et le traitement de données pour identifier et bloquer les courriers indésirables avant qu’ils n’arrivent dans votre boîte de réception.
  • IA à la maison : les assistants vocaux. Siri, Google Assistant ou Alexa utilisent des technologies d’IA pour comprendre vos commandes et vous fournir des réponses ou accomplir des tâches.
  • IA et santé : elle aide les médecins à diagnostiquer plus rapidement certaines maladies en analysant des images médicales.
  • IA et traduction automatique : des outils comme Google Translate s’appuient sur l’IA pour traduire des textes en temps réel.

4. Comment adopter une approche IA offensive et sereine

Adopter une approche offensive face à l’IA, c’est se donner les moyens de la maîtriser et de l’utiliser pour faire progresser la société humaine. L’histoire et la philosophie nous enseignent que l’être humain est par nature « politique » et agit collectivement pour façonner son environnement. La création de l’intelligence artificielle s’est donc faite dans une intention d’améliorer la condition humaine et de répondre à des attentes sociales. L’objectif final est bien d’adapter l’IA à la société humaine et non l’inverse.

L’avènement de l’IA depuis 2019, accessible à tous, mène aujourd’hui à une surenchère fulgurante de solutions : Gemini, chat-GPT, DALL-e, DeepSearch, etc… Comment s’y retrouver parmi tous ces outils et les adopter de manière contrôlée et sereine ?

Quels mécanismes pour s’emparer de l’IA ?

Utiliser l’IA avec une approche offensive comprend trois phases progressives.

  1. Apprendre à travailler avec l’IA : c’est une phase d’adaptation à ce nouveau contexte de travail. Une étape où l’identification des compétences et la formation sont nécessaires (apprendre à prompter par exemple).
  2. S’approprier l’IA : une étape de collaboration homme-machine où l’utilisation de l’outil avec la supervision de l’homme redessine les solutions proposées par les organisations (innovations).
  3. Maîtriser la machine : cette phase est celle où l’IA sert les interactions sociales, où les rapports sociaux sont redéfinis, et où l’IA devient secondaire voire banale. Par analogie, Whatsapp a par exemple façonné de nouvelles façons d’interagir au service du collectif et s’est imposé dans toutes les sphères : étudiants, familles, recrutement … pour devenir une norme de communication sociale.

Les compétences professionnelles utiles pour s’approprier l’IA

La réalisation de ces étapes offensives suppose dès maintenant d’identifier dans les entreprises, les compétences nécessaires pour une interaction avec l’IA réussie :

  • compétences managériales projets et leadership
  • compétences créatives
  • compétences en stratégie et communication
  • compétences en gestion du changement et des conflits
  • compétence en stratégie RSE

5. L’avis de notre expert Lenny Daho, ingénieur solutions IA

Lenny Daho- ingénieur spécialisé IA & automatisation no-code, développe des solutions IA pour les entreprises dans des secteurs variés comme la santé ou le marketing.

Qu’est-ce qu’une IA techniquement ?

Réponse : un raisonnement statistique et de corrélation.

« L’IA est un système de raisonnement statistique basé sur les mathématiques. Plus on lui donne de données plus elle doit les corréler avec ce qu’elle a déjà appris. Elle apprend statistiquement. Elle crée des expériences qu’elle finit par reconnaître et qu’elle valide.»

Qu’est-ce que le Deep Learning pour les non experts ?

Réponse : un entrainement à partir de données précises

« Le Deep Learning consiste à entrainer les IA et les réseaux de neurones avec des bases de connaissances (données) en leur assignant un rôle très précis. C’est comme un enfant qui apprend à lire. Il faudra plusieurs lectures d’un même mot pour qu’il le comprenne. Cette répétition permet aux neurones d’identifier et de valider. Un neurone IA (un peu moins complexe qu’un neurone biologique humain) suit le même schéma. Plus il voit une donnée, plus il la reconnaît facilement et peut alors s’en servir. »

Quel est le rôle de l’homme dans l’apprentissage d’une IA ?

Réponse : classer les données et vérifier l’intégration par l’IA

« Lors de l’entraînement, on définit une base de données. Puis par la suite, on intègre des nouvelles données et on doit vérifier qu’il y a bien une corrélation avec la base déjà apprise. Dans ce processus, l’humain doit classifier en amont puis vérifier que l’IA a bien classé et intégré les nouvelles données. Il garde un contrôle sur toute la chaîne d’apprentissage. »

Quelle est la plus grande idée totalement fausse sur l’intelligence artificielle ?

Réponse : la connaissance absolue

« Croire que l’IA est une source de connaissance absolue. Ce n’est pas vrai. Elle ne connait que les données qu’on lui intègre. De plus, elle répond de manière statistique et non en conscience. »

Pourquoi l’IA fait-elle peur ?

Réponse : les révolutions font peur et sont perçues comme une menace

« C’est légitime, ce qu’on ne connait pas fait peur. Les révolutions technologiques comme l’électricité, l’ordinateur, internet, le nucléaire ont toujours eu mauvaise presse au départ. Mais l’homme s’adapte. Quand il apprivoisera l’IA, sa peur disparaitra. L’IA peut être envisagée comme une menace potentielle sur l’existence humaine, comme le nucléaire. Mais aujourd’hui, on en est loin, même si le Center for AI Safety la considère comme une priorité mondiale en terme de régulation, de réglementation et d’éthique. L’IA Act à l’échelle européenne en est une illustration et une nécessité d’utilité publique. »

Quels conseils donner à un novice qui souhaite travailler avec l’IA ?

Réponse : s’entraîner, tester, se former, prompter.

« Avant de prendre en main un outil dans un contexte professionnel, il faut avoir une connaissance métier approfondie. C’est indispensable pour superviser, analyser et valider les réponses d’une IA. Ensuite, il faut s’entraîner, tester et ne pas hésiter à poser des questions basiques sur l’utilisation. Enfin, maîtriser le prompt est essentiel pour cadrer les réponses dans un objectif métier précis. »

Quelles sont les compétences à déployer pour travailler avec l’IA ?

Réponse : expertise métier, organisation, analyse critique et autocritique

« Quand on travaille avec l’IA, il faut en amont maîtriser son sujet et savoir être organisé dans ses idées. Si vos idées sont floues, les réponses de l’IA le seront aussi. Il faut bien définir ses objectifs et ce que l’IA peut apporter pour les atteindre. Puis il faut rechercher les outils IA qui correspondent à nos objectifs et besoins. Une capacité d’analyse critique des réponses est ensuite indispensable. En ce qui concerne les hallucinations et les biais cognitifs, l’autocritique est également un pilier car l’IA ira toujours dans le sens qu’on lui impose. Elle ne nous contredit pas ! Elle est déjà censurée sur les biais cognitifs sexuels et raciaux par exemple. »

Comment voyez-vous l’évolution de l’IA dans les 5 à 10 prochaines années ?

Réponse : intégrée, contrôlée et banalisée

« Les entreprises implémentent de plus en plus l’IA dans leur systèmes. Elle sera bientôt banalisée et on l’intègrera au quotidien sans s’en rendre compte. Comme on l’a fait avec les ordinateurs. L’être humain finit toujours par s’adapter, s’approprier et contrôler les technologies. Dans cette perspective, le contrôle de l’IA sur l’alignement est un travail mené pour faire en sorte que l’intelligence artificielle fasse ce qu’on lui demande dans le respect des lois et de l’éthique. »

Sur le terrain, comment les entreprises s’emparent-t-elles de l’IA ?

Réponse : attentes orientées résultats immédiats ou orientées process.

« Il y a deux grands types d’approche auxquels j’ai été confronté. La première, un dirigeant qui ne comprend rien à l’IA et ne cherche pas à comprendre en détail. Il cherche du résultat immédiat et de la productivité en automatisant les tâches. Il a confiance en l’outil IA développé car sa capacité d’analyse critique lui permet de juger de la pertinence et de l’efficacité des résultats donnés par l’IA.
L’autre approche est celle d’un client qui souhaite utiliser une solution IA à laquelle ils pourront implémenter des documents techniques internes pour obtenir des résultats tangibles, sans avoir à consulter ces documents. Cette stratégie suppose de former deux équipes internes. Les administrateurs de l’agent IA pour pouvoir le modifier et le faire évoluer, et les ingénieurs pour l’utiliser efficacement. »

Une phrase d’encouragement pour s’y mettre en toute confiance ?

« C’est le premier pas qui compte. Testez, faites votre analyse critique et voyez ce que vous en tirez. »

6. Ressources et outils pour adopter l’IA

L’arrivée de l’IA massive dans les entreprises impose d’investir dans le développement de nouvelles compétences humaines en formant les salariés. Dans une idée d’approche offensive, les formations en transition digitale, management, conduite du changement, RSE et développement personnel sont incontournables.

Compétences techniques et digitalesInformatique et IAPrompt EngineeringAnalyse de donnéesSEO et réseaux sociaux
Maîtriser les bases de l’IAAppendre à communiquer efficacement avec l’IAApprendre à utiliser des outils de gestion de données (Power BI par exemple)Apprendre à rester visible en ligne avec l’IA
Compétences managériales et humainesManagement et leadershipGestion des risquesRSEDéveloppement personnel
Gérer le changement et animer une équipeIdentifier et anticiper les défis liés à l’IAIntégrer la responsabilité sociale dans l’utilisation de l’IAGérer les conflits, motiver les équipes, favoriser la communication

Notre sélection de formations pour s’approprier l’IA

Compétence digitales :

Compétences managériales

Compétences en développement personnel

Notre sélection d’articles IA pour pousser la réflexion

En résumé : se préparer et oser l’IA

L’Intelligence Artificielle, malgré des inquiétudes légitimes concernant l’emploi, la régulation et l’éthique, offre une opportunité pour l’évolution de la société humaine. Loin d’une approche défensive et passive, l’histoire nous enseigne la capacité de l’homme à s’adapter, à s’approprier et à maîtriser ses innovations technologiques.
Une approche offensive en trois phases – apprendre, s’approprier et maîtriser l’IA – abordée collectivement et orientée vers les besoins sociaux, est alors un levier de progrès, de liberté et de bien-être.
L’IA est un outil que l’homme peut utiliser pour son propre bénéfice dans un cadre éthique et réglementé. Dans ce contexte galopant, le plan « Osez l’IA » de l’Etat a été lancé en juillet 2025 pour accélérer la diffusion de l’intelligence artificielle dans toutes les entreprises françaises.

Nos remerciements à Lenny Daho pour sa participation.

Découvrez nos formations sur mesure. Pour tous renseignements complémentaires, contactez-nous au 0805 690 063 (appel gratuit) ou par e-mail (info@audavia.fr). Audavia est certifié QUALIOPI.

écran d'ordinateur avec fichier Excel VBA de données et analyse graphique

Excel VBA : le tableur pour exploiter et qualifier vos data

Aujourd’hui, Microsoft Excel est le tableur leader dans le monde, avec 1,5 milliards d’utilisateurs. Ce champion du traitement de données est l’outil indispensable dans tous les secteurs d’activité avec en top 4 le développement commercial (7,6 millions), les ventes (6,3 millions), l’ingénierie (5,8 millions) et les technologies de l’information (5,3 millions)*.

Excel possède même son championnat aux Etats-Unis qui réunit une communauté d’experts passionnés pour s’affronter et monter en compétences.

A l’ère où le big data et la gestion des données sont des clés de performance pour les entreprises, comment exploiter la puissance d’Excel avec son langage VBA pour transformer vos data en stratégie de développement de manière rapide et efficace.

Cet article explore, aux côtés d’Eric Naranjo formateur et expert Excel VBA – l’intérêt pour les entreprises de capitaliser sur la puissance de ce logiciel pour qualifier leurs données et la synergie possible avec d’autres solutions data comme Power Bi pour générer des rapports d’analyse percutants.

*source : https://lesmakers.fr/statistiques-Excel/

Pourquoi Excel VBA vous fait gagner en performance ?

Le langage VBA intégré à Excel permet d’automatiser des tâches répétitives simples ou complexes. Ce langage commun aux logiciels Microsoft Office permet également une synergie entre les outils. Excel VBA devient alors une précieuse ressource à intégrer dans une stratégie de gouvernance de données de l’entreprise.

Qu’est-ce que le VBA ?

Le VBA ou Visual Basic for Application est un langage de programmation. Il permet de générer des commandes automatisées appelées Macro. C’est un langage accessible pour des automatisations de tâches simples.
Ce langage est intégré dans les outils Microsoft Office comme PowerPoint, Word, Access…
Avant d’utiliser le VBA et les macros, il faut au préalable être à l’aise avec l’utilisation d’Excel.

Que peut faire Excel VBA ?

Logiciel flexible (multiples feuilles de calcul, nombreuses formules, etc) avec un contrôle total sur les processus des tâches, Excel VBA automatise les tâches les plus simples aux plus complexes. Ces dernières demandent alors une maîtrise poussée du langage VBA pour générer des macros plus techniques.

Grâce au langage VBA, les professionnels peuvent créer des fonctionnalités spécifiques et personnalisées à des besoins précis : la mise en forme, l’exécution de calculs, la création de graphiques sont des exemples de tâches simples à automatiser grâce aux macros.

Une des forces du tableur est également d’interagir avec d’autres logiciels Microsoft de la suite Office, comme Word, Access, Outlook, créant ainsi un écosystème complet pour compiler les données de différentes sources.

Comment procéder avec Excel VBA ?

Il est important, avant toutes automatisations de tâches, de bien cerner les besoins et objectifs spécifiques auxquels elles doivent répondre.

Par exemple, pour un service comptable, ce serait de créer une macro VBA qui extrait automatiquement les données financières d’un système ERP (logiciel de planification des ressources d’entreprise) et les formate selon les normes comptables de la société.

Pour cela, il est important de maîtriser des hard skills Excel et macros VBA afin d’automatiser efficacement les tâches et de pouvoir mettre en place une stratégie de gestion des données qualifiées.

Audavia accompagne les entreprises dans la mise en place d’une stratégie data-driven avec une formation sur les fonctions avancées d’Excel et une formation spécifique Excel VBA pour savoir créer et organiser un programme en langage VBA.

Les avantages d’une gestion data avec Excel VBA

De la simple tâche de calcul de rentabilité des ventes par exemple, à une automatisation plus complexe comme la compilation de fichiers et le nettoyage de données, les bénéfices de performances sont :

  • la fiabilité et le contrôle des processus
  • le gain de temps
  • la rapidité
  • l’interaction avec les autres logiciels de la suite Microsoft
  • la synergie avec des outils de Business Intelligence
  • la préparation et la qualification des données dans une dynamique de gouvernance data.

Nettoyage et qualification des données avec VBA

Imaginons qu’une entreprise reçoive à intervalles réguliers des fichiers Excel de fournisseurs ou de partenaires (commandes, factures, rapports, etc.). Ces fichiers doivent être vérifiés avant l’intégration dans un système ERP ou BI interne. VBA va donc nettoyer et valider de façon automatique les fichiers Excel.

« Les Macros vont pouvoir vérifier que certaines colonnes obligatoires, comme une date, un montant ou un numéro de facture, ne sont pas vides ; s’assurer que les formats de données tels que les dates, les montants numériques, sont corrects ; détecter les doublons ou incohérences. Il est aussi possible d’ajouter des commentaires, surligner les erreurs et générer un rapport de validation dans une nouvelle feuille ou fichier Excel. » – Eric Naranjo

Les bonnes pratiques pour assurer la fiabilité des données

La fiabilité est primordiale lors de la qualification des données. Notre expert VBA liste les points cruciaux à respecter :

  • définir des règles de validation précises : formats attendus, champs obligatoires, seuils de tolérance – par exemple des montants supérieurs à 0, des dates incluses dans l’année en cours, etc.
  • Automatiser la validation.
  • Mettre en place des contrôles de cohérences.
  • Contrôler les doublons, repérer les erreurs et générer des rapports précis.
  • Vérifier l’intégrité structurelle : caractères spéciaux, espaces inutiles, la forme du fichier est aussi importante que son contenu.

« La fiabilité des données impose d’utiliser des référentiels (tables maîtres) afin de contrôler les données ; de gérer les exceptions et de documenter les anomalies sans pour autant bloquer tout le processus. Enfin, le processus de qualification doit être documenté et partagé avec tous. »

Excel VBA : au-delà de la qualification des données

« Il existe des cas d’usage où VBA ajoute de la valeur au-delà de la simple qualification de données : la création dynamique de tableaux de bord, la mise en place d’une interface simplifiée pour les saisies de données, l’automatisation de tâches répétitives comme l’envoi de mail. C’est aussi par exemple un outil RH sur mesure qui peut gérer l’absentéisme, les congés. » – Eric Naranjo

La gestion d’Excel VBA entre équipes métier : les pièges à éviter.

Au sein de l’entreprise, plusieurs équipes peuvent être amenées à automatiser leurs propres fichiers Excel. Se pose alors la question, comment gérer toutes les macros créées individuellement par chaque équipe ? Le plus grand piège est la non gouvernance des macros elles-mêmes.

« Le mieux est de créer un module macro par domaine métier, on évite ainsi les macros gigantesques… avec des standards de structures et les noms des macros. Ensuite, il faut les protéger par mots de passe pour éviter toute modification libre. Il est préférable de centraliser les macros dans un fichier avec des modèles pour chaque service de l’entreprise et bien sûr de bien les documenter. Enfin former les utilisateurs dans chaque équipe est indispensable ! »

Business Intelligence : Excel VBA le terreau fertile pour des analyses data poussées.

Excel VBA peut être utilisé en complémentarité d’une solution en business intelligence comme Power Bi Microsoft. L’écosystème Microsoft offre alors une solution puissante de data analyse.

Excel VBA et Power Bi : un procédé structuré et puissant

L’utilisation des deux logiciels Microsoft permet de préparer les données dans Excel avant de les importer dans Power Bi. En effet, fournir des données qualifiées et fiables est un prérequis indispensable avant toute interprétation dans Power BI.

Solution MicrosoftExcel VBAPower Bi
ObjectifPréparation des donnéesVisualisations percutantes et partage
UtilisationNettoyage, filtrage, structurationModélisation des données
Analyse et reporting

Cette synergie permet de combiner la flexibilité et la précision d’Excel VBA, lors de la qualification data, à la puissance d’analyse et de visualisation de Power Bi pour une interprétation poussée (de plus en plus performante grâce à l’intégration de l’IA !).

Au cœur d’une politique de gouvernance de données efficace, chaque outil devra être utilisé pour le bon usage. Il convient donc de bien définir les besoins et les objectifs attendus pour traiter les données.

Quelques cas d’usages pour Excel VBA et Power BI

A travers les cas d’usages émergent les besoins et objectifs précis attendus pour chaque logiciel. Voici quelques exemples :

Solution MicrosoftExcel VBAPower Bi
Exemples de cas d’usage• Calculs et statistiques
• Budgétisation et prévisions comptables
• Analyses financières
• Gestion RH, planning…
• Reporting
• Analyse ventes et marketing
• Suivi de KPI’s en temps réel
• Interactivité en temps réel sur les smartphones (appli mobile)
Avantages• Flexibilité
• Fonctions complètes précises et fiables
• Analyses graphiques
• Importation et exportation des données par différentes sources
• Connexion à diverses sources (Excel, web, ERP…)
• Modélisation des données
• Visualisation puissante
• Partage collaboratif des tableaux de bords

Quelles sont les limites de ces deux solutions ?

Cependant, Excel peut avoir des limites de performance en termes d’analyse et de visualisation dès que les volumes de données sont très importants. Dans ce cas d’ailleurs, la modélisation des données (c’est-à-dire les règles qui définissent leur présentation et les relations entre elles) peut devenir difficile à gérer. D’où l’importance de prendre le relais avec Power Bi.

Que ce soit en termes de nombre de lignes d’un fichier ou le nombre de fichiers traités (lots), Eric Naranjo confirme les limites du tableur :

« Excel VBA n’est pas conçu pour traiter de gros volume d’informations. Au-delà de 50 000 lignes dans une feuille Excel, le traitement peut être un peu long. Pour le traitement par lot, il est recommandé de ne pas dépasser 20 fichiers. On recommande un temps d’exécution de macro inférieur à 30 secondes sinon l’utilisateur décroche. Pour gérer les gros volumes, au-delà de 100 000 lignes ou des fichiers dont la taille dépasse 5Mo, on s’orientera plutôt vers Power Query ou Power BI.»

De son côté, Power Bi nécessite une formation spécifique pour apprendre et maîtriser ses fonctionnalités (dont le langage DAX) et son interface. Enfin, pour un résultat optimal et interprétable, Power Bi impose des sources de données qualifiées c’est-à-dire fiables et à jour.

Ce sont ces limites respectives qui font la force de la synergie de ces deux solutions logicielles data !

En résumé

L’utilisation d’Excel VBA est un levier essentiel pour optimiser la gestion de vos données, transformant des tâches complexes en processus automatisés et fiables. Sa synergie avec des outils de Business Intelligence comme Power BI décuple les capacités d’analyse, offrant des visualisations percutantes et une gouvernance data performante.
A l’ère du Big Data et de l’IA, maîtriser Excel VBA reste un investissement sûr et indispensable pour la performance et la pertinence des stratégies data-driven.

Nos remerciements à Eric Naranjo pour sa participation à la rédaction de cet article.

Découvrez nos formations sur mesure. Pour tous renseignements complémentaires, contactez-nous au 0805 690 063 (appel gratuit) ou par e-mail (info@audavia.fr). Audavia est certifié QUALIOPI.

Un expert data présente un rapport Power BI Copilot à son équipe de collaborateurs.

Power Bi et IA : comment transformer vos données en leviers stratégiques

Dans un contexte où le volume de données explose chaque jour — ventes, stocks, interactions clients, dépenses — l’enjeu pour les entreprises n’est plus de collecter ces informations, mais de les transformer rapidement en leviers concrets pour la décision stratégique.
Microsoft Power BI s’impose aujourd’hui comme une référence dans la Business Intelligence grâce à ses capacités avancées d’intégration de l’intelligence artificielle. Avec Copilot, son assistant IA natif, Power BI permet aux entreprises de franchir un cap en automatisant et en approfondissant l’analyse de leurs données. 
Cet article explore, aux côtés d’Edouard Stevenini expert en transformation Data & IA – le potentiel de Power Bi, ses avantages et les bonnes pratiques pour éviter certains pièges et obtenir des résultats de qualité.

Power Bi : un tableau de bord intelligent et interactif pour aider à la prise de décisions en entreprise.

L’un des atouts majeurs de Power BI est sa capacité à générer des rapports interactifs sans nécessiter de compétences poussées en développement. L’interface est conçue pour être intuitive : la création et la personnalisation des tableaux de bord reposent sur des fonctionnalités « low code » telles que le glisser-déposer, la sélection de visuels prédéfinis et des connecteurs multiples comme Excel, bases de données, solutions cloud…

« Power BI génère des rapports interactifs sans trop coder. Intégré dans les solutions Microsoft, c’est un outil avantageux en termes de coûts » – Edouard Stevenini

Accessible financièrement, Power BI permet, aussi bien aux grandes qu’aux petites organisations, de valoriser leur patrimoine de données. Grâce à cette accessibilité, même les PME ou TPE peuvent amorcer leur transformation « data-driven », en s’appuyant sur la visualisation et l’analyse de données pour anticiper, piloter et prendre des décisions stratégiques rapidement.

Quel est le rôle de Power Bi ?

  • Collecter les données : Power Bi se connecte à une grande variété de sources : fichiers Excel, services cloud, applications métiers (CRM, ERP…), API ou encore sites web. De plus, il est apte à lire une multitude de formats.
  • Nettoyer et transformer les données : en matière de traitement, Power BI embarque un éditeur de requêtes (Power Query) qui permet de manipuler, nettoyer et préparer les données : suppression de doublons, correction des erreurs, standardisation des formats, transformation des types, fusion ou division de colonnes et enrichissement du modèle.
  • Analyser et visualiser les données : une fois les données structurées, Power BI met à disposition une large bibliothèque de visualisations : graphiques, diagrammes, cartes géographiques, nuages de points, indicateurs clés, etc. Ces représentations permettent de détecter automatiquement des tendances, des anomalies et de mettre en évidence des informations stratégiques, souvent invisibles à l’œil nu.

Bien que les avantages soient nombreux, notre expert data et IA, rappelle l’importance de bonnes pratiques avant de confier les données à un outil.

«  Sans données propres, pas d’insights fiables : la gouvernance et la structuration représentent l’essentiel de l’effort, l’IA ne faisant qu’amplifier le résultat obtenu. »

L’écosystème Power BI

Des données initiales aux résultats consultables par l’ensemble des collaborateurs, Power BI a tout un écosystème de gestion composé de plusieurs éléments clés qui travaillent de concert pour transformer les données brutes en informations significatives.

  • Préparation des données (Power Query) : nettoie et organise les données issues de multiples sources pour garantir leur qualité.
  • Modélisation : relie les différentes tables selon des critères métiers pour structurer l’information.
  • Création de rapports (Power BI Desktop) : assemble les données en tableaux de bord interactifs et visuels.
  • Partage (Power BI Service) : publie les rapports sur une plateforme web sécurisée, accessible à l’ensemble des collaborateurs.

« Un des pièges est de donner accès à cet écosystème à tout le monde au sein de l’entreprise. Le risque est de multiplier les rapports avec des interprétations de résultats différentes selon les secteurs d’activité. Former une équipe qui gère la gouvernance de l’outil et des données devient rapidement un prérequis essentiel. » – Edouard Stevenini

Il est donc important de mettre en place un programme de formation Power Bi auprès des talents en charge de la gestion des données afin de maîtriser les fondamentaux.

Quels avantages concrets grâce à Power Bi ?

  • Power BI permet d’accélérer et de fiabiliser la prise de décision en s’appuyant sur des analyses objectives et des données actualisées, ce qui contribue à limiter les risques, à mieux anticiper les opportunités et à garantir des choix stratégiques plus justes et pertinents pour l’entreprise.
  • Il offre une vision à 360° de votre activité grâce à la connexion des sources de données qui ne sont plus fragmentées en silos. Une vision holistique qui permet de corréler des données qui étaient auparavant isolées, révélant ainsi des tendances cachées et des opportunités d’optimisation.
  • Il améliore la collaboration : l’amélioration de la collaboration se traduit par la création et le partage facile de rapports interactifs, accessibles à tous les collaborateurs concernés via des espaces de travail communs et des jeux de données mutualisés. Cela favorise un pilotage collectif et une compréhension partagée des enjeux, tout en fluidifiant la circulation de l’information dans l’organisation.

Power Bi et IA Copilot : simplification des tâches complexes

L’arrivée de l’IA Copilot dans Power BI constitue une évolution significative et rend l’analyse de données plus accessible, intuitive et agile. Grâce à l’IA générative, des tâches traditionnellement complexes comme l’écriture de formules DAX ou la création de rapports se trouvent simplifiées, ce qui permet de gagner en efficacité, en rapidité et en précision décisionnelle.

Utiliser le langage naturel à la place de formules complexes

L’une des innovations majeures apportées par Copilot est la possibilité d’interagir avec Power BI en langage naturel. Au lieu de rédiger des formules complexes (DAX), l’utilisateur peut simplement poser une question ou formuler une demande.

Edouard Stevenini rappelle que « l’IA générative suppose de bien maîtriser le prompt et de garder un esprit critique. L’IA générative va avoir sa propre lecture d’un sujet en fonction du contexte que vous allez lui donner. Les experts métier doivent d’une part professionnaliser leurs requêtes et d’autre part rester vigilants sur les résultats en les vérifiant systématiquement. »

Se former à l’IA générative , à l’utilisation du prompt et à l’environnement de l’intelligence artificielle est nécessaire avant de prendre en main Power Bi.

Ainsi, Power Bi Copilot et son interface intuitive, capable de comprendre le langage naturel, n’éliminent pas le besoin de compétences techniques mais permettent de lever certaines barrières.

Quels bénéfices attendre de Power Bi et Copilot ?

  • Gain de temps avec la création de rapports automatisée et de résumés instantanés.
  • Meilleure productivité : les professionnels de la data analyse peuvent se concentrer sur des activités plus stratégiques et d’interprétation des résultats.
  • L’hyper personnalisation et l’optimisation des processus grâce à la détection de tendances ou d’anomalies et à des rapports spécifiques et personnalisés.

Les pièges à éviter pour une utilisation qualitative efficace de Power BI

L’IA est un assistant qui augmente les capacités mais ne remplace en aucun cas le bon sens, l’esprit critique et le travail en amont.

Faire l’impasse du travail de gouvernance

Dans notre article précédent, Edouard Stevenini insistait sur l’importance d’un travail de traitement des données avant l’utilisation de l’IA. La qualité des données, propres, fiables, structurées assure des résultats pertinents par l’IA : elles doivent être complètes, cohérentes et correctes (sans erreurs).

« L’IA n’est jamais meilleure que les données qu’on lui fournit. Si l’entrée est brouillée, la sortie le sera aussi. »

Il faut également bien modéliser les données dès le début avant de les offrir à Power Bi.

« Les modèles de données doivent être structurés avec des noms clairs, des champs bien renseignés et des règles métiers qui font l’unanimité. Il faut également s’assurer que tout s’actualise dans le tableau de bord et que toutes les données sont présentes. Cela représente un gros travail en amont.»

Oublier de former à une véritable culture data

Croire que l’outil suffit à instaurer une culture des données est une illusion.
C’est la sensibilisation, l’acculturation et la formation des individus qui vont concrétiser une culture data dans l’entreprise :

  • en informant et documentant l’ensemble des collaborateurs sur ce qui est mis en place
  • en formant les individus à la gouvernance et à l’utilisation des outils
  • en restant conscient que toutes les données n’ont pas forcément de valeur.

Une utilisation efficace de Power BI nécessite donc la mise en place d’une culture data, incluant la formation des utilisateurs sur l’outil et une gouvernance solide.

En résumé

Power BI Copilot permet d’exploiter facilement les données grâce à l’automatisation et à l’analyse en langage naturel. Mais ces avantages ne remplacent pas une bonne gouvernance : la qualité des données et une culture “data-driven” restent indispensables. Enfin, avec des mises à jour mensuelles de Power BI, il est important de se former régulièrement pour rester efficace et tirer le meilleur parti de l’outil.

Nos remerciements à Edouard Stevenini pour sa participation à la rédaction de cet article.

Découvrez nos formations sur mesure. Pour tous renseignements complémentaires, contactez-nous au 0805 690 063 (appel gratuit) ou par e-mail (info@audavia.fr). Audavia est certifié QUALIOPI.

ordinateur et smartphone avec données graphiques

Big Data et IA : le duo gagnant pour faire passer votre entreprise à la vitesse supérieure ?

Les 1er et 2 octobre prochains, le salon Big Data & AI Paris réunira les acteurs clés de la transformation numérique à la Porte de Versailles. Une occasion idéale pour faire le point sur un sujet devenu incontournable : comment les entreprises peuvent tirer parti de la donnée pour créer de la valeur concrète ?

Aujourd’hui, les entreprises sont submergées de données qui affluent de toutes parts : outils métiers, applications, capteurs, interactions clients… Mais comment passer de la donnée brute à des décisions utiles et efficaces ? L’association du Big Data (la collecte et l’organisation de volumes massifs d’informations) et de l’intelligence artificielle (leur traitement intelligent et automatisé) s’impose de plus en plus comme un levier stratégique de compétitivité.

Dans cet article, Edouard Stevenini, expert en transformation Data & IA, décrypte les bonnes pratiques pour structurer sa démarche, éviter les pièges courants, et transformer les données en avantage concurrentiel durable.

Le paysage actuel du big data

Dans un monde où l’IA, l’automatisation et les objets connectés génèrent des données en continu, le volume d’informations explose. Chaque année, la quantité de données produites dans le monde augmente de plus de 20 % (source : Siècle Digital).

Et pourtant, près de 8 entreprises sur 10 accusent un retard dans l’adoption des outils big data. Résultat : elles peinent à transformer cette richesse en valeur, laissant la place à des concurrents plus agiles et mieux armés pour innover, anticiper et décider vite.

Les 4 V du Big Data : des repères utiles, mais loin d’être suffisants

Le Big Data repose classiquement sur quatre grands principes :

  • Volume : des masses de données qui explosent chaque jour
  • Variété : des formats très divers (textes, images, vidéos, capteurs, etc.)
  • Vélocité : une génération de données en continu
  • Véracité : la nécessité de s’assurer de la qualité et de la fiabilité des données

Mais attention, accumuler des données n’a jamais suffi à créer de la valeur comme le rappelle Edouard Stevenini :

« La vraie question n’est pas ‘combien de données j’ai ? Mais quelle valeur métier je peux en tirer ? »

Aujourd’hui, une large part des données collectées reste dormante : stockées, mais jamais analysées ni utilisées. Cela peut concerner des journaux techniques, des historiques de navigation, ou encore des données issues de capteurs jamais connectées à des usages concrets.

« On collecte beaucoup, mais on exploite peu. Il faut apprendre à prioriser les données qui servent vraiment les décisions, les opérations ou l’innovation. »

Pourquoi investir dans l’analyse de données ?

Avant même de parler d’IA, une entreprise doit se poser une question simple : « À quoi vont me servir mes données, concrètement ? »

Sans objectif métier identifié, impossible de justifier les efforts humains, techniques et financiers nécessaires à une démarche data.

« Il existe des milliers de cas d’usage, souligne Edouard Stevenini. Prenons l’exemple des Ressources Humaines. Les données RH peuvent faire bien plus que suivre les absences des collaborateurs : elles permettent d’identifier des talents pour optimiser des parcours internes, de prédire des risques de turn-over, de piloter la masse salariale. Cependant, sans cadre clair ni gouvernance, ces opportunités ne peuvent être exploitées.»

Le premier défi est avant tout humain : faire en sorte que tous les services partagent une même définition des données. Sans ce langage commun, impossible de collaborer efficacement ni de tirer le plein potentiel des informations collectées.

Autre frein courant : les silos. Chaque équipe travaille avec ses propres outils, ses propres fichiers, ses propres définitions. Résultat : une vision éclatée, des données redondantes ou contradictoires, et des décisions bancales.

Investir dans la data, ce n’est pas accumuler des tableaux de bord. C’est créer une base solide, fiable, alignée sur les vrais besoins du terrain.

Pas de Data, pas d’IA

Avant de rêver d’IA performante et d’analyses prédictives bluffantes, il faut revenir à l’essentiel : la qualité des données.

Sans données propres, fiables, structurées, aucun algorithme ne peut produire de résultats utiles.

« L’IA n’est jamais meilleure que les données qu’on lui fournit. Si l’entrée est brouillée, la sortie le sera aussi. » — Edouard Stevenini

Ce travail invisible — souvent long et complexe — repose sur les équipes data : nettoyage, structuration, harmonisation, documentation… C’est ce qu’on appelle la gouvernance de la donnée.

En résumé : pour que l’IA réponde bien, il faut lui poser la bonne question avec les bonnes données.

Être Data Driven est-il réservé aux grands groupes ?

On pourrait croire que seules les grandes entreprises ont les moyens humains, financiers et techniques pour devenir data-driven. Pourtant, la réalité est plus nuancée.

« Les grands groupes ont massivement investi dans la donnée… mais les résultats ne sont pas toujours au rendez-vous. Trop souvent, les cas d’usage peinent à créer de la valeur, freinés par des systèmes complexes et des données mal qualifiées. À l’inverse, certaines PME, plus agiles, réussissent à avancer plus vite. »

Ce qui fait la différence, ce n’est donc pas la taille de l’entreprise, mais la capacité à sensibiliser les équipes, à partager une vision commune et à déployer les bonnes compétences.

Bien pilotée, une stratégie data, même modeste, permet déjà de mieux comprendre, mieux anticiper, et surtout, mieux décider. Et c’est là que se joue l’impact.

Une approche data-driven pragmatique pour les PME

Pas besoin d’un data center ou d’une armée d’experts pour devenir data-driven. Pour les PME, tout commence par une approche simple, concrète et bien ciblée :

  • Partir d’un besoin clair : identifier un enjeu métier précis, comme améliorer l’efficacité des campagnes marketing ou mieux comprendre le parcours client.
  • Cadrer les options : quelles solutions existent ? Quels outils sont déjà disponibles dans l’entreprise ?
  • Valoriser vos talents : détectez ceux qui ont l’envie d’explorer l’IA, formez-les, et faites-en des relais d’innovation au cœur de vos équipes.
  • Valoriser l’existant : inutile d’aller chercher des données complexes. Celles issues d’un CRM, de Google Analytics ou de votre logiciel de facturation sont souvent largement suffisantes pour commencer.
  • S’appuyer sur des outils accessibles : un fichier Excel bien structuré peut faire des merveilles. Des solutions comme Power BI, déjà intégrées dans de nombreuses licences Microsoft, permettent d’aller plus loin sans complexité technique.

« Il ne faut pas vouloir à tout prix mettre de l’IA pour mettre de l’IA : mieux vaut une solution simple bien utilisée qu’un modèle complexe mal compris et mal déployé et non utilisé. »

La recette ? Tester, mesurer, apprendre… et ajuster en continu. C’est cette agilité qui fait la force des PME bien orientées data.

Audavia vous accompagne avec ses formations sur-mesure Power Bi, Excel pour démarrer ou développer votre stratégie data.

Quelles compétences développer pour devenir une entreprise « data driven » ?

Selon Edouard Stevenini, cinq compétences transversales sont essentielles pour ancrer une culture data solide :

  • Compréhension des fondamentaux de la donnée : savoir d’où viennent les données, comment elles sont collectées, et ce qu’elles permettent ou non de dire.
  • Maîtrise des outils métiers orientés data : former les équipes aux outils d’analyse adaptés à leur rôle (Power BI, CRM, tableaux de bord…), sans viser l’expertise technique.
  • Culture d’apprentissage continu sur l’IA : sensibiliser les collaborateurs aux enjeux de l’IA et à ses limites pour en faire un levier pertinent, pas un mirage.
  • Développement de l’esprit critique : apprendre à questionner les chiffres, à détecter les biais et à challenger les recommandations automatiques.
  • Capacité à partager et vulgariser les insights : transformer des analyses en décisions utiles grâce à une communication claire et adaptée aux différents publics.

En résumé

L’IA ne fait pas tout. Dans un projet de transformation data, seulement 10 % relève de l’algorithmie. En réalité, au moins 20 % concerne la tech et la qualité des données, et environ 70 % relève de la conduite du changement, des usages et de l’humain.

L’IA peut certes accélérer et amplifier la gouvernance des données, mais seulement si cette dernière a été solidement construite en amont. Elle n’est pas une baguette magique, mais un levier au service d’une stratégie claire. Intégrée dans des outils comme Power BI, elle permet de mieux exploiter des volumes croissants de données et de gagner en réactivité, à condition d’être guidée par les bons objectifs.

Comme le résume si bien Edouard Stevenini :

 » L’IA n’est pas une solution miracle. Avant tout, il faut des données fiables, une vision claire et la volonté de transformer… »

Nos remerciements à Edouard Stevenini pour sa participation à la rédaction de cet article.

Découvrez nos formations sur mesure . Pour tous renseignements complémentaires, contactez-nous au 0805 690 063 (appel gratuit) ou par e-mail (info@audavia.fr). Audavia est certifié QUALIOPI.

femme qui brandit un dessin de cerveau

Pourquoi l’agentivité est la compétence essentielle pour l’avenir du travail en entreprise

Les codes du monde du travail sont en pleine mutation. Une brève parue dans Les Echos du 25 juin 2025 le souligne : « Les jeunes générations veulent des coachs qui les guident et qui les motivent, pas des managers qui les supervisent au quotidien ». Cette attente, prônant l’autonomie et le sens, révèle le besoin de créer un nouveau paradigme managérial et de développer une compétence humaine fondamentale : l’agentivité.

Pour naviguer dans un environnement professionnel en pleine mutation, de plus en plus complexe et incertain, Jérémy Lamri, cofondateur du Lab RH, érige l’agentivité comme « la compétence reine » d’ici 2040.

Pourquoi est-elle si cruciale aujourd’hui pour catalyser le progrès et la performance en entreprise ? Cet article propose un décryptage complet asserti de la vision scientifique d’Hélène SauzéonProfesseur de psychologie à l’université de Bordeaux, détachée à l’INRIA (Institut national de recherche en informatique et en automatique) – et de la vision en développement professionnel d’Olga Pakhomova – coach professionnelle certifiée.

Qu’est-ce que l’agentivité?

L’agentivité est un néologisme issu de l’anglais « agency ». Elle désigne la capacité des individus à être maîtres (agents) de leur existence dans des contextes variés comme les apprentissages, la réussite professionnelle, etc.

Plus précisément, Olga Pakhomova met l’accent sur l’autonomie qui y est liée :

« C’est la capacité de prendre les choses en main, d’être acteur de son propre changement, d’agir sans attendre d’être dirigé ou contrôlé. Par exemple, un collaborateur qui, prenant conscience que ses présentations manquent de dynamisme, décide de lui-même de travailler sa posture pour gagner en impact. »

Serions-nous tous prédisposés à l’agentivité depuis notre naissance ? Est-il possible de développer cette compétence si tel est le cas ?

L’agentivité, un concept cognitif humain universel

L’agentivité est au cœur des recherches du Professeur Hélène Sauzéon. Ces dernières portent sur le développement cognitif et psychologique et l’impact sur le développement des compétences.

« L’agentivité en psychologie du développement est bien définie dans la théorie de l’auto-détermination : il s’agirait d’une pulsion ou une énergie innée appelée motivation intrinsèque qu’ont tous les individus à tous les âges pour se réaliser. Ce besoin à s’autoréaliser, ou à se réaliser par et pour soi-même, découle de besoins innés et essentiels communs à tous les individus et qui les animent, donnent du sens à ce qu’ils font et donc les motivent ».

De quoi avons-nous besoin pour être motivé ?

Trois besoins fondamentaux sont déterminants dans la construction de l’individu pour se réaliser :

  1. Le besoin d’autonomie : l’aspiration à être à l’origine de ses propres actions, et donc de les décider par soi-même.
  2. Le besoin d’acquisition de compétences : l’envie de se sentir efficace et de maîtriser son environnement pour les activités qu’on a choisies et qui ont du sens pour soi.
  3. Le besoin d’appartenance sociale aux groupes (famille, travail, amis etc…) : la nécessité de se sentir connecté aux autres, et surtout aux altérités que nous avons choisies.

Le professeur Hélène Sauzéon parle de cercle vertueux de l’agentivité :

« La satisfaction des trois besoins essentiels permet à l’individu d’accéder à la prise de décision, un élément clé de l’agentivité. Plus un individu est autonome, plus il acquiert des compétences et plus il développe son agentivité.»

Comment se développe l’agentivité chez les individus ?

L’agentivité se développe et se cultive, à condition de pouvoir assouvir les trois besoins fondamentaux. En psychologie, on parle de zone proximale de développement (en référence aux travaux de Liev Vygotski) c’est-à-dire les endroits ou activités où on va être en mesure de faire des progrès, c’est-à-dire des tâches ni trop faciles (car ennuyantes), ni trop difficiles car inatteignables (et donc décourageantes).

Le contexte étant déterminant, quels mécanismes psychologiques sont bénéfiques pour accroitre cette compétence d’avenir ?

Le sentiment de compétence comme moteur de performance

Se sentir compétent, se voir progresser dans une tâche qui nous tient à cœur est un moteur qui stimule la motivation à poursuivre ses efforts, qui renforce la confiance en soi et l’implication dans les tâches confiées. Comme le souligne Hélène Sauzéon « Observer ses progrès flatte son sentiment de compétence et rend plus performant tel un cercle vertueux ».

Cette « flatterie interne» active la capacité d’auto-détermination et donc enclenche les mécanismes de l’agentivité et de la performance. C’est auprès des enfants ou des personnes âgées que ce phénomène psychologique est appliqué lors des recherches à l’Université de Bordeaux.

« Par exemple, lors de nos travaux auprès des enfants sur l’acquisition de compétences et l’autodétermination, nous mettons en œuvre un système de récompenses lié à la réalisation d’une tâche. Celui-ci n’est pas un support physique de récompense extérieure de type bonbons, mais un feedback montrant à l’enfant la manière dont il est devenu autonome et compétent. Cette satisfaction immédiate joue le rôle de récompense interne qui le motive à bon escient pour ses apprentissages, au lieu de l’en détourner en voulant juste plus de bonbons. »

La compétence nourrit l’autonomie

C’est donc dans un contexte de feedback positif valorisant qu’un individu puise sa motivation intrinsèque pour progresser et monter en compétence.

Comme l’explique Hélène Sauzéon « plus nous sommes compétents, plus on devient expert de sa propre compétence, et plus nous développons notre autonomie et notre agentivité à le devenir encore plus, car on sait quelles incertitudes ou quelle terra incognita sont supportables, résolvables et vincibles.« 

En devenant plus autonome, l’individu est plus enclin à prendre des initiatives, à proposer des solutions et donc, à être un acteur engagé de sa propre trajectoire professionnelle.

Comment exercer son agentivité au quotidien ?

Développer l’agentivité est aussi une démarche personnelle qui demande une capacité d’introspection et le développement de compétences comportementales clés.

L’auto-évaluation : la première étape vers l’action

L’agentivité commence par la conscience de soi. Hélène Sauzéon insiste sur l’importance de s’autoévaluer face à une tâche en préambule à toute dynamique d’agentivité.

« Se poser les bonnes questions est fondamental : cette tâche est-elle facile ou difficile pour moi ? Mes compétences actuelles sont-elles suffisantes ? De quoi ai-je besoin pour réussir ? Cette capacité d’auto-jugement permet de reconnaître ses forces et ses faiblesses. Dans cette étape, il est essentiel de se poser la question : est-ce que je me sous-évalue ou surévalue ? ».

Olga Pakhomova, souligne, pour sa part, la place des émotions dans ce processus.

« L’une des étapes consiste à analyser ses émotions et à observer les actions inconscientes qu’elles déclenchent. Comprendre le rôle des émotions – souvent sous-estimé – permet de faire des choix conscients et de remplacer une action destructrice ou incohérente par une autre, bénéfique ou neutre. »

L’autoévaluation est donc une forme de pensée critique. Elle permet de faire des choix plus conscients et constructifs. C’est une soft skill connue sous le nom de « Conscience de soi » et de plus en plus prisée dans le monde professionnel.

Les compétences personnelles au service de l’agentivité

Pour enclencher cette démarche, plusieurs soft skills sont de véritables alliées.

  • La confiance en soi : socle de l’agentivité. Sans une confiance minimale en ses capacités, il est difficile d’oser, d’innover et de prendre des initiatives.
  • La gestion du stress : un environnement incertain génère du stress. L’agentivité permet de réguler son niveau de stress en prenant des décisions pour ne plus subir, comme trier les informations ou distinguer les vraies urgences.
  • Le travail sur l’échec : l’agentivité implique une prise de risque, et donc la possibilité de l’échec. Apprendre à gérer l’échec, à l’analyser pour en tirer des leçons, est indispensable pour oser et persévérer.
  • Le syndrome de l’imposteur : ce sentiment d’illégitimité est l’ennemi direct de l’agentivité. Le combattre est essentiel pour reconnaître sa propre valeur et oser prendre la place qui nous revient.

Audavia vous accompagne avec des formations sur mesure pour gagner en confiance en soi et pour apprendre à gérer son stress.

Quel management pour renforcer l’agentivité des collaborateurs ?

L’agentivité individuelle ne peut s’épanouir dans un système managérial vertical trop autoritaire. Les managers ont un rôle décisif à jouer pour créer un environnement propice et fertiliseur de l’agentivité.

Le modèle de la bienveillance et de la confiance par Hélène Sauzéon

Manager d’une équipe de jeunes doctorants préparant leur thèse, Hélène Sauzéon prône un management fondé sur la bienveillance et la co-construction. Concrètement, cela se traduit par des pratiques simples :

  • L’écoute active : ne pas prendre la parole en premier pour éviter l’aspect directif mais laisser les collaborateurs s’exprimer en premier lors des réunions pour que toutes les idées soient entendues.

    « Et considérer toutes les demandes ou questionnements motivés pour de bonnes raisons, notamment quand un collaborateur revient plusieurs fois sur un point, j’ai observé que souvent cela correspondait à une maturation d’une idée qui s’avère critique ou essentielle pour la suite. »
  • La co-construction : utiliser des mots-clés plutôt que des cadres trop rigides ou déjà trop détaillés pour construire une vision et une feuille de route commune, où le but collectif intègre les aspirations individuelles.
  • La confiance a priori : éviter le micro-management et le contrôle excessif de l’activité des collaborateurs.

« Je mets en place un cadre simple. J’invite à une réunion hebdomadaire pour faire le suivi et l’expression des attendus ou livrables de manière très explicite. Et, dans ce cadre, les collaborateurs gèrent en toute liberté leurs modalités de travail : horaires, télétravail, organisation des tâches, mise en action. Et, au besoin, je conseille, suggère mais c’est à eux, au final, que reviennent les décisions car il est primordial qu’ils se sentent aux commandes et que leur travail soit leur propriété. »

Encourager l’agentivité : un cadre pour la liberté

Pour favoriser ce leadership, trois piliers sont fondamentaux :

  1. La zone proximale de compétences : pour qu’un collaborateur puisse développer son agentivité, il doit se trouver dans sa zone proximale de compétences.

    Hélène Sauzéon explique : « C’est cette zone qui permet d’apprendre en toute confiance, par curiosité, et d’acquérir de nouvelles compétences. Pour les placer en zone proximale, les tâches confiées doivent être ni trop faciles, ni trop difficiles. Les unes génèrent l’ennui, les autres l’anxiété d’autant que dans le dernier cas, on n’a souvent pas les moyens de comprendre pourquoi on y arrive pas ! »
  2. Le droit à l’erreur : c’est un point primordial pour donner accès à l’apprentissage, à la créativité et encourager l’agentivité.

    « Permettre le droit à l’erreur, c’est autoriser la spontanéité, l’expérimentation et l’expression de soi. C’est accepter que l’innovation, la créativité passe par des essais, et parfois des échecs, qui sont autant d’opportunités d’apprentissage. »
  3. Une communication performante : il est vital d’instaurer des d’échanges où chacun se sent écouté, respecté et où les avis sont réellement pris en compte. Une communication sincère et sans faux-semblants est la base de la confiance.

Audavia peut vous accompagner à développer cela avec un programme de formation en Communication performante.

De l’individu au collectif : comment l’agentivité booste la performance des équipes

Si l’agentivité est une compétence individuelle, son impact est profondément collectif. Une organisation composée d’individus autonomes, créatifs et capables de détecter les menaces comme les opportunités, est une organisation agile et résiliente.

Cependant, Hélène Sauzéon met en garde contre un risque :

« L’agentivité est une compétence individuelle. Développée chez chacun des collaborateurs, elle peut conduire à des situations figées où chacun arrive avec ses attentes fortes et très individuelles. »

Il convient donc de valoriser le collectif notamment à travers le besoin d’appartenance sociale, afin que l’agentivité profite au groupe et renforce la performance globale.

Hélène Sauzéon suggère des stratégies de team building qu’elle qualifie d’indispensables.

« C’est très important d’avoir de nombreuses activités « sociales » dans l’équipe soit pour des moments de partage soit pour des activités professionnelles à plusieurs. L’idée est de mettre l’individualité sur le podium tout en partageant avec l’autre et en renforçant la cohésion. Il faut « sociabiliser l’agentivité » sinon cela peut devenir compliqué si personne ne perçoit que l’autre est un ingrédient de sa propre agentivité. C’est d’autant plus vrai dans mon domaine métier où notre travail est nécessairement collectif. La notion de groupe y est extrêmement importante. On ne fait pas grand-chose seul, tout est fait en équipe. »

L’agentivité une réponse à un environnement de plus en plus digitalisé ?

L’arrivée de l’IA a rebattu les cartes et rendu le monde professionnel incertain. Selon nos experts interrogés, l’agentivité peut être une force qui permet de garder un cap optimiste doté de sens.

« Ce que l’IA délivre, dépend en grande partie de la personne qui formule la demande, qui évalue la qualité des réponses obtenues, qui décide de la suite à donner. L’IA n’est qu’un outil, et c’est le sens critique, la créativité, l’autonomie de l’individu qui détermine le résultat final. » -Olga Pakhomova – coach professionnelle

« Faire preuve d’agentivité, c’est connaître ses forces et ses faiblesses. Cette disposition permet d’être moins ébranlé par les aléas technologiques. L’acquisition de compétences à utiliser à bon escient les IAs ouvre les portes de l’adaptabilité et de l’autonomie à acquérir de nouvelles compétences. Si on est bien préparé à les utiliser, elles peuvent être une formidable source de flexibilité pour évoluer, trouver sa zone proximale de compétences, et s’adapter plus sereinement aux environnements incertains. » – Hélène Sauzéon – Professeur de psychologie.

Pour conclure, Jérémy Lamry cite dans un article publié sur medium :

« Alors que l’agentivité de l’IA est en passe de devenir supérieure à celle de l’humain, il devient fondamental d’accélérer les politiques de développement des soft skills, qui sont les briques essentielles pour garantir une agentivité humaine à la hauteur de nos attentes. »

En résumé

L’agentivité est une compétence cruciale pour la motivation individuelle et la performance collective, ancrée dans des besoins psychologiques fondamentaux et développable par des pratiques managériales et RH ciblées.

Quel modèle managérial peut inspirer de nouvelles pratiques où l’agentivité est au cœur des préoccupations ? Nous nous sommes demandé si le management sportif pouvait être une piste à explorer.

A la question « pensez-vous que l’agentivité est une compétence développée par les sportifs de haut niveau ? », Hélène Sauzéon rappelle que « toute autodétermination bien développée implique des performances plus grandes dans les domaines souhaités et donc aussi une meilleure qualité de vie ».
Il semblerait que la réponse soit en faveur d’un modèle inspiré par le sport.

Dans un monde professionnel changeant, où les générations se côtoient en bousculant les repères managériaux, et où la transformation digitale renforcent l’incertitude, l’agentivité n’est plus une option mais la clé d’une performance humaine et durable.

Nos remerciements à Hélène Sauzéon – Professeur en psychologie à l’Université de Bordeaux – et à Olga Pakhomova – coach professionnelle certifiée – pour leur participation à la rédaction de cet article.

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